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La société au fil du temps (1921-2021)
La gestation d’une société scientifique
La Société Belge de Chirurgie a été fondée en 1893 1,2. Parmi les membres fondateurs de la Société de chirurgie, il y a Jules LORTHIOIR qui utilise dès 1897 la radiographie du squelette, ce qui ouvrira la voie vers la chirurgie des fractures qui sera développée par Albin LAMBOTTE.
Au début du XXe siècle, la spécificité de l’orthopédie commence à se marquer. Cette pratique a une spécificité particulière au sein de la chirurgie : elle recourt non seulement aux interventions chirurgicales mais également et surtout à des méthodes non opératoires pour le traitement des déformations du squelette dans la ligne pressentie dès 1741 par Nicolas ANDRY3.
Les chirurgiens orthopédistes s’affirmeront comme un groupe distinct des chirurgiens et créeront leur propre société scientifique en 1918 en France et en 1921 en Belgique.
C’est dans le volume publié en 19714, à l’occasion du 50ème anniversaire de la fondation et dédié à Albin LAMBOTTE que l’on peut retrouver le fac-simile des documents originaux. La Société a été constituée le 19 novembre 1921 en la Salle de Clinique de l’Hôpital Saint-Jean à Bruxelles. Ce document reproduit le nom et la signature des membres fondateurs : MM. LAMBOTTE, MAFFEI, MOREAU, DELCHEF et MARIQUE ainsi que le programme scientifique de la première réunion.
Le titre de la Société est : « Société Belge de Chirurgie Orthopédique ». Les publications se feront dans les « Archives Franco Belges de Chirurgie ». Pour l’anecdote, la cotisation est de 60 francs.
Maison des médecins
Durant les premières années, les réunions se tiennent à la Salle de Clinique de l’Hôpital Saint-Jean à la Fondation Universitaire. Le deuxième étage de l’Hôpital Saint-Pierre à la Porte de Hal apparaît quelques fois après 1935. La Maison des Médecins, située au 54, Boulevard de Waterloo, mérite une mention particulière parce que la société y est restée de 1937 à 1985, à part l’interruption de la guerre.
Après 1985, la Société s’est réunie à la Fondation Universitaire, à l’Hôtel Métropole, au Sodehotel à Woluwé-Saint-Lambert et puis dans divers hôtels et centres de Congrès de la ville, au gré des Présidents. Actuellement, les réunions ordinaires se tiennent au Blue Point, à l’ombre de la tour Reyers.
Le nom de la Société a été modifié au cours des années : à la fondation en 1921, c’est la « Société Belge de Chirurgie Orthopédique ». Ce titre a sans doute été utilisé durant la période pour laquelle nous n’avons pas de document. A partir de 1928 et durant de nombreuses années, ce sera la « Société Belge d’Orthopédie (SBO) ». Le 8 novembre 1937, Jean DELCHEF propose d’ajouter le terme « traumatologie ». Il n’est pas suivi. Le nom devient en 1938 : « Société Belge d’Orthopédie et de Chirurgie de l’Appareil Moteur ». De 1959 à 1970, avec Etienne DE DONCKER et Edouard VANDER ELST comme Secrétaires Généraux, nous trouvons : « Société Belge d’Orthopédie, de Traumatologie et de Chirurgie de l’Appareil Moteur ». Enfin, à partir de 1971, elle prend sa dénomination actuelle : « Société Belge de Chirurgie Orthopédique et de Traumatologie (SOBCOT) », à l’instar d’autres sociétés européennes, et notamment la Société Française d’Orthopédie qui devenait la SOFCOT.
A son origine, la société d’orthopédie était une association de fait, ce qu’elle est restée jusqu’à sa transformation en ASBL suite à l’assemblée générale extraordinaire du 19 janvier 1985. Les statuts dorénavant publiés au Moniteur Belge ont été modifiés à plusieurs reprises5. Le 5 février 1998, Sa Majesté le Roi autorise « La Société belge de Chirurgie orthopédique et de traumatologie » à porter le titre de « Royal ». Elle devient donc la Société Royale Belge de Chirurgie Orthopédique et de Traumatologie à la fin du 20e siècle (SORBCOT).
En 1963, un groupe de chirurgiens orthopédistes néerlandophones, à l’initiative du Professeur Joseph MULLIER, fonde la « Belgische Vereniging voor Orthopedie en Traumatologie (BVOT) » qui sera d’emblée une ASBL dont les réunions se tiendront en langue néerlandaise et en langue anglaise. A cette époque, les réunions de la SOBCOT se tenaient, de fait, quasi exclusivement en langue française.
Entre 1978 et 1982, il y a eu diverses initiatives pour rapprocher les deux sociétés en une fédération qui prendra le nom d’ORTHOPAEDICA BELGICA. Les principaux acteurs de cette réunion furent les présidents Robert THYS du côté francophone et Louis ROMBOUTS du côté néerlandophone. Cette réunification a été rendue possible par l’abandon progressif de la langue française au profit de l’anglais comme langue unique des congrès, des conférences d’enseignement et des publications dont la revue « Acta Orthopaedica Belgica ».
Fondation de la Société et pères fondateurs 1921
Les informations sur les premières années de la Société se retrouvent dans les textes d’Edouard VANDER ELST6 et dans différentes allocutions dont celle de Robert SŒUR7 en 1955, le rapport de Richard BOUILLET8 en 1982 et le texte de Robert de MARNEFFE en 19989.
Objectifs
Dès son origine, la Société belge d’Orthopédie s’est fixé trois objectifs: (1) Le premier d’entre eux est l’étude de toutes les méthodes de correction et de réparation des déformations congénitales ou acquises chez l’adulte comme chez l’enfant ; (2) elle a également pour intention l’organisation de réunions scientifiques dont le nombre sera déterminé par l’assemblée générale et (3) enfin, la volonté de publier la publication de ses travaux est fermement proclamée.
Aujourd’hui, les objectifs de la Société sont sensiblement les mêmes. Ils ont été confirmés avec les années et s’énoncent de la façon suivante : « l’étude - sans distinction d’âge des malades - des causes, du mode de développement, des symptômes et du traitement, quelle qu’en soit la technique, de toutes les affections du squelette, des articulations, des muscles, des nerfs, c’est-à-dire de tous les organes qui contribuent à la station et aux mouvements du corps. »
Les pères fondateurs
Les orthopédistes qui ont fondé la Société sont donc Albin LAMBOTTE, Adolphe MAFFEI, Jules MOREAU, Jean DELCHEF, Maurice VAN NECK et Albert MARIQUE. Le premier bureau, présidé par Albin LAMBOTTE comportait deux vice-présidents (Adolphe MAFFEI et Albert KAISIN), deux secrétaires (Jules MOREAU et Albert MARIQUE) et un trésorier (Maurice VAN NECK).
La vie et l’œuvre d’Albin LAMBOTTE (1866-1955) et de Jean DELCHEF (1882-1962) sont largement
évoquées dans diverses parties de cet ouvrage.
Jean DELCHEF10 était déjà membre de la Société française d’Orthopédie. Il y fut le premier jeune chirurgien belge à se voir confier la rédaction d’un rapport. Le thème était l’élévation congénitale de l’omoplate. Ce rapport fit l’objet d’une controverse extrêmement vive. Les protagonistes de ce débat animé furent Georges HUC, qui était co-rapporteur, et Marcel LANCE, deux personnalités marquantes de l’Orthopédie française.
Les allocutions d’hommage à Albert MARIQUE (1875-1947) et à Adolphe MAFFEI (1872-1945) ont été prononcées par le Président Paul LORTHIOIR11 à la séance du 22 novembre 1947.
Le professeur Albert MARIQUE est né à Namur en 1875 et décédé à Châtelet en mai 1947. Sorti de l’Université de Bruxelles en 1898, il fut successivement aide au Service de chirurgie infantile de
l’Hôpital Saint-Pierre, de 1898 à 1902 ; médecin des pauvres de 1903 à 1906 ; adjoint au Service de chirurgie infantile de 1907 à 1913. Il fut médecin-chef aux Enfants assistés puis au Service universitaire de l’Hôpital Brugmann, de 1913 à 1935.
Adolphe MAFFEI naquit à Schaerbeek le 26 décembre 1872. En 1895, il était reçu médecin à l’Université de Bruxelles. Après un bref voyage au Congo, il est nommé assistant au Service de chirurgie des Enfants assistés en 1896. Il commençait ainsi une carrière hospitalière qui ne devait être interrompue que par la limite d’âge. En 1898, il demande et obtient la charge de s’occuper de l’installation des laboratoires de radiographie à l’Hôpital Saint-Jean et à l’ancien Hôpital Saint- Pierre. Cette activité du fait de l’emploi d’ampoules non protégées, lui provoquera une radiodermite des mains dont il souffrira toute sa vie. Pendant la même période, il assume les fonctions de médecin des pauvres. En 1901, il est nommé chirurgien adjoint et passe successivement dans les services d’Arthur GALLET, de Jean VERHOOGEN et d’Antoine DEPAGE. Attiré depuis longtemps par la chirurgie infantile et l’orthopédie, il obtint de passer dans le service de Jules LORTHIOIR, où une place venait d’être vacante. En 1913, il est nommé chef de chirurgie aux Enfants assistés, qu’il quitte en 1915 pour succéder au professeur Jules LORTHIOIR à la direction du service de chirurgie infantile et d’orthopédie de l’Hôpital Saint-Pierre. En 1929, l’Université lui confère le titre de professeur extraordinaire. En 1931, atteint par la limite d’âge, il quitte les hôpitaux avec le titre de professeur honoraire. En 1922, il avait été nommé médecin en chef du Sanatorium marin de Breedene et jusqu’à la guerre, il assuma cette charge absorbante conjointement avec ses activités dans les hôpitaux, son enseignement et les devoirs de sa profession. Son activité scientifique est considérable : il fait partie de la Société internationale de Chirurgie depuis sa création. II a été pendant dix ans membre du Bureau de la Société belge de Chirurgie. Il est membre fondateur et trésorier de la Société internationale d’Orthopédie, et il a été appelé deux fois à la présidence de la Société belge d’Orthopédie.
En 1940, la guerre le surprend à Bruxelles. Il y reste malgré l’occupation et s’y dévoue sans compter au traitement des blessés. Il se dévoue à la cause de la Résistance qui s’organise. Hélas ! Le 13 mai 1942, à 6 h 30 du matin, la « Geheim Feld Polizei » envahit son domicile, l’arrête et l’emprisonne à Saint-Gilles. Il y retrouve l’équipe dont il faisait partie et, entre autres, son élève et ami Joseph CORNET. Le 19 septembre 1942, sans jamais avoir été jugé, il est, avec ses amis, transféré en Allemagne. Il est à ce moment âgé de 70 ans. Il est envoyé d’abord à Essen, puis à Bochum. Atteint de dysenterie typhique et très affaibli, il meurt le 20 février 1945. Son corps est incinéré le lendemain au crématoire de Belsen.
Activités de la Société avant la deuxième guerre mondiale (1921-1940)
Dans le livre jubilaire du 50e anniversaire, nous retrouvons le fac-simile, déjà évoqué, de la première séance scientifique de la Société Belge de Chirurgie orthopédique qui fut organisée le 19 novembre 1921, année de la fondation, sous la présidence du Docteur Albin LAMBOTTE. Elle eut lieu à 14h dans la salle de clinique de l’Hôpital Saint-Jean.
Au programme de la première réunion figuraient quatre présentations de malades et quatre communications. Les présentations cliniques étaient : (1) Cure radicale d’épispadias par le procédé d’OMBREDANNE (Dr Adolphe MAFFEI), (2) Un cas d’hypospadias préscrotal opéré par la méthode des lambeaux (Dr F. DORDU), (3) Réflexions sur le traitement de la luxation congénitale de la hanche. Existe-t-il une limite d’âge à la réductibilité ? (Dr Jean DELCHEF), (4) Greffes osseuses dans la correction des fractures (Dr Jules MOREAU).
Les quatre communications scientifiques s’intitulaient : (1) Traitement opératoire de la luxation congénitale de la hanche chez l’adulte (Dr Albin LAMBOTTE), (2) Que faut-il faire dans la paralysie complète d’un membre inférieur ? – Film cinématographique et projections (Dr Maurice VAN NECK), (3) Un cas de pseudo-hermaphroditisme, traité par le procédé d’Ombredanne - Projections (Dr Albert MARIQUE), (4) Un cas d’astragalectomie ou fracture de l’astragale (Dr VAN DER ELST).
Il est remarquable de noter que plusieurs communications concernaient des malformations uro- génitales et surtout que la communication d’Albert MARIQUE comportait déjà en 1921 des « projections ». La question de savoir s’il s’agissait de cinéma médical, d’épiscopie ou de diascopie reste ouverte.
La séance du 20 mai 192212 s’est tenue à Anvers. Le rapport dit « séance opératoire, le matin, dans divers hôpitaux et cliniques d’Anvers ; l’après-midi une séance réservée aux présentations de malades et communications, et une visite à l’Institut de Physiothérapie, dirigé avec tant de compétence par le Dr GUNSBOURG, termina la journée ». Les démonstrations opératoires ont eu lieu respectivement à l’Hôpital Ste-Elisabeth, à l’Hôpital Stuyvenberg et à l’Hôpital Ste-Camille. C’est dans ce dernier qu’Albin LAMBOTTE fit une démonstration d’ostéosynthèse pour fracture du tiers inférieur de la jambe, « selon sa technique classique ». L’intervention a duré 15 minutes. Au cours de l’après-midi, le Docteur L. VAN DE WIELE, d’Anvers, a présenté un appareil pour la réduction des fractures du pied.
Hôpital du Stuyvenberg
Photo K. Vandevorst13
La séance du 21 octobre 1922 a également été présidée par Albin LAMBOTTE qui « ouvre la séance, consacrée aux greffes d’Albee, et signale qu’elle sera réservée à la présentation des opérés et à la discussion des observations rapportées. Cette modification au mode de travail primitivement adopté, est imposée par la nécessité de limiter la longueur de la séance ». Voilà qui témoigne d’une souplesse dans l’organisation ! Quatre communications sur ce thème ont été présentées, y compris l’une d’entre elles, défendue par Joseph SEBRECHTS, qui apporte un avis négatif, en particulier dans les maux de Pott cervicaux, pour lesquels la greffe d’Albee est une opération pénible, voire dangereuse. Il propose sa propre technique, qui consiste à mettre en place un véritable « tuteur » constitué par un fragment osseux prélevé au niveau du tibia. Les résultats cliniques chez l’adulte sont, selon lui, excellents sur le plan fonctionnel mais il se garde bien de prétendre que le mal de Pott soit guéri. Une brève discussion s’ensuit, à en croire le compte rendu de la réunion, mais n’aboutit pas à une opinion commune. Un des participants souligne l’intérêt des statistiques pour mieux estimer l’intérêt de la greffe d’Albee.
Entre la fondation en 1921 et les archives les plus anciennes qui datent de 1928, nous n’avons guère de document structuré. Robert de MARNEFFE14, en 1998, à l’occasion du 75e anniversaire de la Société affirme, a posteriori et par recoupement, que la Société existait, avait des activités, des réunions. Durant cette période, il s’est sans doute agi de réunions informelles plutôt amicales avec présentation de malades et de communications. La première réunion relatée par les archives du secrétariat général est celle du 18 février 1928. Elle se tient à l’Hôpital Saint-Jean. A cette date, le nom de la société a perdu la référence à la chirurgie : c’est la « Société Belge d’Orthopédie » qui se réunit.
Richard BOUILLET rapporte que, le 27 juin 1929, la Société reçoit à la Fondation Universitaire, Vittorio PUTTI de Bologne, Louis ROCHER de Bordeaux, Carlos ROBERTSON-LAVALLE de Buenos-Aires. En 1930, GOFFIN présente un rapport sur la scoliose qui sera discuté par Pierre Marcel LANCE de Paris. Robert de MARNEFFE a pu retrouver des informations sur quelques réunions extraordinaires. En 1930, il est question du Centenaire de l’indépendance. En 1934, la société se réunit à Leyden à l’initiative de Murk JANSEN. En 1935, c’est une réunion commune avec la Société française d’orthopédie et en 1936 avec la Société anglaise et la Société belge de chirurgie.
Dans son évocation de l’importante contribution de Jean DELCHEF aux problèmes de la tuberculose ostéo-articulaire présentée à la tribune de la société en 1962, Boris BLANKOFF15 énumère les travaux de DELCHEF sur le mal de Pott qui débutent en 1910 avec en 1918 la première greffe vertébrale, travaux que DELCHEF publiera dans les Annales de Chirurgie en 1921. Dans ce texte, il cite la contribution de Marie DERSCHEID-DELCOURT16. A partir de cette citation, les recherches bibliographiques nous apprennent que Marie DERSCHEID-DELCOURT, née en 1859 et décédée en 1932 pratiquait l’orthopédie, probablement surtout non sanglante. Marie DERSCHEID avait commencé une carrière d’institutrice à Mons avant d’étudier la médecine à l’ULB. Diplômée en 1893, elle se forme chez HOFFA à Augsbourg puis à Vienne chez LORENZ. C’est là qu’elle trouve sa voie. Elle consacrera sa carrière au traitement de la luxation congénitale de hanche, du pied bot varus équin et à la tuberculose ostéo-articulaire en collaboration avec DELCHEF. Dans ses notices nécrologiques17,18 on peut lire que l’année de son décès en 1932, elle avait été appelée à la vice- présidence de la Société belge d’Orthopédie.
La lecture du tome 18 des Acta nous permet de retrouver la trace de deux rapports consacrés aux ostéochondrites19 : l’un de Paul LORTHIOIR et Paul KEMPENEERS sur la coxa plana en 193220et l’autre sur la maladie d’Osgood-Schlatter par Charles PARISEL et Jacques-Paul ISERBYT en 193621. En 1936, la Société était présidée par Augustin VAN HAELST de Gand22. Diplômé de l’UCL, formé à Vienne et à Heilderberg, il pratique à la Clinique Sainte-Rosalie à Gand. Il occupera la présidence à trois reprises.
Diverses sources permettent de retrouver des informations sur la période d’avant-guerre : au début, la société ne comptait que quelques amis. L’équipe d’Albin LAMBOTTE, qui travaillait à l’Hôpital du Stuyvenberg à Anvers, avait un rayonnement international avant la deuxième guerre mondiale. Albin LAMBOTTE avait réuni un groupe dynamique d’orthopédistes, formé principalement par ses élèves, au premier chef Jean VERBRUGGE. Cette équipe a été éprouvée pendant la guerre. Jean MASSA23 a poursuivi une activité chirurgicale pendant les bombardements. Jean CRAHAY semble avoir quitté le groupe pendant ou peu après la guerre. Jean VERBRUGGE quitte Anvers à la fin de la guerre. Ultérieurement, il sera nommé professeur de médecine physique et d’orthopédie à l’Université de Gand. René ROMBOUTS a été arrêté par l’occupant dès octobre 1941. A la fin de la guerre, Albin LAMBOTTE qui est alors âgé de 79 ans se retrouve assez isolé. René ROMBOUTS, à son retour de captivité, reprend sa formation chez Jean DELCHEF à la clinique de Neerijse. Il s’installera finalement à Namur.
Dès avant la première guerre mondiale, l’orthopédie sanatoriale était apparue à la côte belge. Elle se développe à l’époque de la deuxième guerre mondiale : l’Institut Hélio-Marin du Coq a vu sa construction débuter en 1938. Bien que situé très à proximité du préventorium marin de la même localité, dit « Bâtiment Solvay », il avait une spécificité par rapport à ce dernier : il soignait les enfants et adolescents tuberculeux, souvent atteints de tuberculose osseuse. Réquisitionné pendant la guerre par les troupes d’occupation allemandes, il ne retrouve son autonomie qu’en 1946. A ce moment, c’est Fernand PARISEL qui en est le médecin chef. Robert LITT y sera en formation.
A Bruxelles, Paul-Victor DUPUIS (1904-1957) fut un pionnier de l’orthopédie froide. Elève de Georges DEBAISIEUX (1882-1956) à Louvain, il a complété sa formation en orthopédie chez Louis OMBREDANNE (1871-1956) et chez Marcel FEVRE (1897-1978) à Paris. Il s’est installé à Bruxelles en 1935 et a exercé l’orthopédie à l’institut des Filles du Calvaire et ensuite à la Clinique du Square Marie-Louise. Il pratiquait la « chirurgie spéciale » et en particulier la correction des malformations congénitales. Il a formé Marcel WATILLON qui s’est installé à Charleroi, André LASSOIE qui a pratiqué à Mons et Marcel HACHEZ-LEBLANC qui a développé un service d’orthopédie à la Clinique Saint-Jean de la rue du Marais à Bruxelles. L’éloge funèbre de P.V. DUPUIS a été présentée à la séance du 18 mai 195724.
Paul-Vicor DUPUIS le jour de la défense de sa thèse d’agrégation
Robert SŒUR (1904-1991) après un périple aux Etats-Unis et un séjour chez Lorenz BÖHLER s’installe à Bruxelles au début des années ‘30. Outre son activité hospitalière et sa charge d’enseignement à l’Université Libre de Bruxelles, il a fondé une clinique orthopédique privée en 194925. Il y a tenu pendant de nombreuses années des séminaires du samedi midi, agrémentés par un déjeuner préparé par sa fille. Dans son allocution de prise de fonction à la présidence de la Société Belge d’Orthopédie et de Chirurgie de l’Appareil Locomoteur, lorsqu’il succéda au Président Henri BONET en 1955, Robert SOEUR faisait allusion à d’anciennes réunions dont il avait retrouvé des rapports dans un Bulletin de la Société Belge d’Orthopédie. Il dit : « Il s’agissait de la réunion du 24 janvier 1931. Le compte rendu de la séance comprend 19 pages. Il y avait trois communications à l’ordre du jour. On comptait 14 membres présents. … A cette époque, les réunions se tenaient dans le réfectoire de l’Hôpital Saint-Pierre. On était assis sur de longs bancs inconfortables. Le négatoscope était le carreau mat et de propreté douteuse qui donnait dans une cour intérieure. Les documents se passaient de main en main. ».
Pendant ces années qui ont précédé la seconde guerre mondiale, les réunions comportent des présentations de malades et des communications particulières. Il se tient quatre à six réunions ordinaires par an, ainsi qu’une réunion extraordinaire. Le bureau se réunit quatre ou cinq fois par an. Une Assemblée Générale termine l’année. Les réunions extraordinaires voyaient bien souvent la participation des Sociétés d’Orthopédie des pays voisins et se tenaient la plupart du temps à la Fondation Universitaire.
Au début, les Bureaux sont composés d’un Président, de deux Vice-Présidents (premier et deuxième), de deux Secrétaires et d’un Trésorier. L’ascension du Vice-Président vers la présidence se perpétue aujourd’hui mais il n’y a plus de second Vice-Président. Après 1932, il n’y a plus qu’un seul Secrétaire (général), le deuxième Secrétaire assumant la rédaction du bulletin de la Société Belge d’Orthopédie. Le secrétariat des séances apparaît officiellement à la fin des années ’30.
Nous possédons un rapport administratif de 1938 et un autre de 1939. Nous reproduisons de larges extraits du premier26 : « Au cours de l’exercice écoulé, la Société Belge d’Orthopédie, quoique, ayant tenu, par suite de circonstances que vous savez, une réunion de moins que les autres années, a fourni un travail plus considérable encore que l’année précédente : 41 communications ont été faites et nous dépassons 450 pages de texte. Le secrétaire général s’en réjouit avec vous. Le trésorier s’en réjouit moins, .../…Comme les autres années, les membres correspondants étrangers sont venus nombreux à nos séances.../… : MM. LEFORT, INGELRANS, VENDEUVRE, CALVE, HAEBERLIN, GALLAND, VAN NES, TREVES, HUSTINX, ROEDERER, BILLET, TAVERNIER, et d’autres encore, nous ont honorés de leur présence. »
« MM. BREMEN, CORNET, PARISEL, MAFFEI, CASSART, LORTHIOIR, MARIQUE, PONCELET, BLANKOFF, KEMPENEERS, VAN HAELST, VERBRUGGE, SŒUR, DELCHEF, GLORIEUX, PARISEL fils, VAN HAELST fils, DESENFANS, CORYN, COQUELET, DUPUIS, KETELBANT, etc. ont pris une part active à nos travaux. » Boris BLANKOFF a présenté un important travail sur le traitement des tuberculoses osseuses et en particulier de la tumeur blanche du genou. En mai 1939, René ROMBOUTS discute « l’utilisation de la tomographie en orthopédie ». A l’ordre du jour de la séance de juin, Jean VERBRUGGE, Jan MASSA et René ROMBOUTS ont présenté un important rapport sur l’ostéosynthèse métallique chez l’enfant.
A l’assemblée générale de 1938, Albin LAMBOTTE est élu membre d’honneur de la Société.
En 1939, le rapport du secrétaire général est présenté par Fernand PONCELET le 18 novembre27. On peut y lire : « ../..Nous avons été heureux d’entendre Monsieur VAN NES qui, preuves à l’ appui, nous montra les excellents résultats qu’il obtint par le traitement au clou de Smith-Petersen dans le traitement de la coxa vara essentielle des adolescents28. ../… A la fin de l’année, Monsieur VAN NES nous fit encore une communication du plus haut intérêt sur l’arthrodèse de la hanche dans les cas d’arthrite déformante au moyen d’un procédé personnel : le clou à trois lamelles type Smith- Petersen. A la séance du mois de février, le Docteur RICHARD, de Berck-Plage, vint démontrer d’une façon péremptoire l’échec du traitement préventif de la coxalgie dans les lésions juxta-articulaires de la hanche, suscitant toujours le plus vif intérêt ../… Le Docteur LE FORT de Lille nous donna, au cours de la même séance, un très bel exposé sur le diagnostic de l’ostéomyélite vertébrale ../… Grâce à l’initiative, je dirai à la générosité de notre sympathique Président, Jean VERBRUGGE, une séance commune avec la Société Néerlandaise d’ orthopédie permit aux membres des deux sociétés d’assister nombreux à la réunion qui eut lieu à Anvers: … ».
Il termine son allocution par une phrase pathétique : « Plusieurs de nos membres ne pourront plus, vu les évènements tragiques qui déferlent en ce moment sur leur pays, assister à nos réunions ; ils ont mis leur science et leur habileté chirurgicale au service de ceux qui, aujourd’hui encore, pleins de santé et de vigueur, ne seront peut-être demain que de pauvres estropiés…/.. ».
Peu avant les événements de 1940, l’activité de la Société s’est ralentie. L’enthousiasme n’y était plus. L’inquiétude se faisait jour. Lors de l’Assemblée Générale du 18 novembre 1939, vu les circonstances et le peu de membres présents, le Président MAFFEI estima qu’il ne fallait pas prendre de décision importante et proposa de ne pas modifier la composition du Bureau (au moins pour un an). La dernière réunion avant la guerre s’est tenue le 20 avril 1940. Après l’invasion, les Bureaux des six sociétés belges des sciences chirurgicales se sont réunis à la Maison des Médecins. Devant les mesures de contrôle et les vexations que réservait l’autorité occupante, ils ont décidé à l’unanimité, que les réunions scientifiques devaient être suspendues. Et ce fut le black-out complet durant cinq années.
L’après-guerre : Le deuil et la renaissance.
La première réunion d’après-guerre s’est tenue le 30 juin 1945 à la Maison des Médecins retrouvée avec joie. L’allocution du Président sortant Jean VERBRUGGE29, empreinte de l’émotion que l’on devine, présente non seulement ce que la Société doit devenir mais encore toute une série de projets plus ou moins ambitieux qui se réaliseront peu à peu par la suite.
« Avant d’aborder nos projets d’avenir, le Bureau se doit de justifier l’interruption de notre activité pendant cinq années. Je serai bref. Après l’invasion, en 1940, les bureaux des six sociétés belges de sciences chirurgicales se réunirent à la Maison des Médecins. Devant les mesures de contrôle, devant les vexations que nous réservait l’autorité occupante, il fut décidé à l’unanimité que les réunions scientifiques devaient être suspendues. Il est vrai que la science ne connaît de frontières. Et cependant, un peuple d’oppresseurs, un parti à mentalité étroite et inhumaine, une politique d’étouffement, ont arrêté les progrès mêmes de la science pendant ces cinq années. »
Jean VERBRUGGE termine son discours par un éloquent plaidoyer en faveur de la création de chaires universitaires d’orthopédie et d’un diplôme de spécialité tout en insistant sur l’importance de la formation de base en chirurgie. Il insiste sur la nécessité de créer des services de chirurgie orthopédique dans les principaux centres hospitaliers.
Deux ans plus tard, à la page 124 du tome 14 des Acta, nous trouvons un petit encart30daté du 17 avril 1948 et annonçant que J. VERBRUGGE fait part à la Société de la création, décidée par le gouvernement, d’une chaire d’orthopédie à la Faculté de Médecine de l’Université de Gand, un idéal longtemps recherché.
Le premier document administratif de l’après-guerre est le rapport présenté par Fernand PONCELET31 le 17 novembre 1945, séance qui se tient sous la présidence de Charles PARISEL, encore vice-président, qui sera élu président au cours de cette séance.
Fernand PONCELET évoque les six longues années (entre le 18 novembre 1939 et le 17 novembre 1945) dont cinq furent complètement perdues. Il rappelle que pendant la « drôle de guerre » en 1939 la société a néanmoins travaillé sur les blessures de guerre du squelette avec une présentation de Louis DELREZ de Liège et sur l’organisation du traitement des blessures de guerre du squelette à l’armée belge qui a été décrite par René ROMBOUTS, médecin militaire alors mobilisé. Il rappelle qu’il y a également eu des travaux sur les amputations dont les minutes sont publiées de ce premier numéro du tome 12 des Acta. Il évoque la disparition de 16 membres dont Adolphe MAFFEI et plusieurs correspondants étrangers dont F.H. ALBEE et Vittorio PUTTI. A cette date, le Président VERBRUGGE est en voyage d’étude en Amérique.
Charles PARISEL est élu président, Paul LORTHIOIR et Henri GLORIEUX vice-présidents et P. KEMPENEERS secrétaire général. Charles PARISEL commence son allocution en évoquant sa lourde tâche de reconstruction de la Société. Il regrette l’absence de centres de rééducation en Belgique et surtout l’inexistence d’une chaire universitaire d’Orthopédie.
A la fin de l’année, Paul LORTHIOIR32 qui avait succédé à Charles PARISEL doit évoquer la dispari- tion de deux des membres fondateurs de la société : Albert MARIQUE et Adolphe MAFFEI. Il passe la présidence à H. GLORIEUX de Bruges. A cette date, la société compte un membre d’honneur (Albin LAMBOTTE), 60 membres titulaires (dont au moins une femme, le Docteur O. HADJI de Neerijssche), 41 membres associés et 36 membres correspondants dont Rowley BRISTOW, Jacques CALVE, Thomas FAIRBANK, Pierre INGELRANS, Louis OMBREDANNE, Robert OSGOOD, Etienne SORREL et Louis TAVERNIER.
En ce qui concerne les activités scientifiques de la Société, nous disposons, pour la période 1945- 1950, des volumes des Acta Orthopaedica Belgica qui constituent les tomes 12 et suivants et continuent le Bulletin de la Société Belge d’Orthopédie et de Chirurgie de l’Appareil Moteur.
Curieusement, ce volume 12 dont le premier numéro est daté de janvier 1946 débute par le compte rendu de la séance du 17 février 1940 qui a été présidée par Jean VERBRUGGE et à laquelle participaient 19 membres. Georges HENDRIX présente un assez long travail33 sur les amputations du membre inférieur. Spécialiste de l’appareillage, il passe en revue les niveaux d’amputation sous l’angle de la commodité de l’appareillage. Jean DELCHEF présente l’évolution d’un éclat d’obus ayant pénétré dans la région diaphysaire du cartilage de croissance en 1918 et retrouvé en pleine diaphyse en 193534.
A la séance du 20 avril 1940, Albin LAMBOTTE propose un petit appareil électrique destiné à la recherche de corps étrangers métalliques. René ROMBOUTS présente un porte-vis original adapté à l’instrumentation de VERBRUGGE et au vissage à l’aide d’une chignole35. Georges HENDRIX illustre divers moyens destinés à rendre plus fonctionnels les appareils de décharge et les bottes plâtrées de marche36. J. VAN HAELST présente l’observation d’une association entre une fracture obstétricale du fémur et une luxation congénitale de hanche homolatérale37. Ces deux dernières séances de l’avant-guerre ont essentiellement été consacrées à des trucs et astuces dans le domaine de l’appareillage orthopédique.
Le contexte historique de l’orthopédie de guerre est évoqué par Paul KEMPENEERS38 à la séance du 23 mars 1945. Il décrit le fonctionnement du centre d’orthopédie et de prothèse de l’hôpital auxiliaire de la Croix Rouge de Belgique pendant la guerre 1940-1945. Ce centre avait été ouvert en juillet 1940 et a fonctionné jusqu’au 30 novembre 1945, accueillant 1.624 patients.
Le tome 12 aborde en sa page 41 la séance du 30 juin 1945 qui est donc la première après les années de guerre. Dix-neuf membres sont présents. C’est à cette date que Jean VERBRUGGE prononce son allocution présidentielle évoquée ci-avant.
Le 20 octobre 1945, Robert SŒUR évoque le traitement des pseudarthroses du tibia. Il revient également sur les décollements épiphysaires d’origine obstétricale.
Le 17 novembre 1945 se tient la séance administrative de renaissance. En ce qui concerne les activités de la Société nous notons que les présentations de malades aux réunions ordinaires disparaissent (sauf exception) après la guerre, en 1946.
Pendant ces années 1945-1946, la tuberculose osseuse reste un des sujets le plus souvent abordés. Le 17 mai 1947, J. DELCHEF39 présente un « essai de mise au point » sur le traitement de ces affections. Ce sujet restera assez prévalant en 1948 avec des interventions de Robert SOEUR et de VAN CAUWENBERGHE et DE DONCKER40, assistants de DELCHEF, qui se présentent au nom de la Fondation Belge pour le traitement des affections de l’appareil locomoteur de la Clinique maritime de Coq-sur-Mer. Celle-ci est associée à la Clinique de Neerijssche dont le Chirurgien en chef est J. DELCHEF. La pénicilline a fait son apparition et est appliquée au traitement des ostéomyélites41
Pendant ces années, on peut suivre, à la lecture des Acta, l’évolution des techniques d’ostéo- synthèse et des traitements des malformations orthopédiques comme le pied bot. Il est remarquable de lire que Cornelis Peter VAN NES42 de Leyde a choisi la tribune de la SOBCOT (séance du 17 mai 1947) pour présenter sa plastie de retournement de la jambe qui est sans conteste une innovation très originale en matière d’amputation du membre inférieur.
C’est dès l’été 1946 que l’on voit apparaître les fameux rapports qui feront la réputation des séances extraordinaires de la SOBCOT et dont l’évolution sera détaillée dans le chapitre sur les Congrès. Ils existeront jusqu’en 1975.
Le premier rapport, présenté le 22 juin 1946, est rédigé par Paul LORTHIOIR, Willy SMETS et Fernand PARISEL. Il traite des fractures récentes du coude chez l’enfant43. L’année suivante, le 21 juin 1947, Pierre MARIQUE et C.A. STEENEBRUGGEN présentent un rapport sur le traitement du pied bot varus équin congénital. C’est une somme de 87 pages44. La discussion de ce rapport sera également publiée45. Le troisième rapport est rédigé par Paul LORTHIOIR et Marcel SOEUR46 qui introduisent le traitement des inégalités de longueur des membres inférieurs lors de la séance du 19 juin 1948. Le quatrième rapport compte 75 pages, il est consacré aux funicalgies rachidiennes et confié à André WALCH, René ROMBOUTS et Jean-Louis PETIT de la Clinique de Neerijsche47.
Paul LORTHIOIR (1898-1982) a présidé la société en 1947 et en 195848. Il pratiquait à la fois la chirurgie infantile et l’orthopédie avec une compétence particulière pour les fractures du coude de l’enfant et le traitement des séquelles du pied bot varus équin par astragalectomie. Il a été chargé de l’enseignement de la chirurgie infantile à l’ULB en 195349.
Les recueils administratifs de 1948 sont sommaires. On y suit les admissions de membres, les discussions sur le choix des sujets des rapports et des notes sur la participation du bureau à des réunions internationale dont une réunion en date du 13 septembre 1948 à Amsterdam (pp. 291-292) et une visite au Royal National Orthopaedic Hospital de Londres en 1949 (pp. 59-60). La notice nécrologique du Docteur Henri GLORIEUX50 qui présidait la société cette année-là, raconte le parcours particulier de ce médecin qui s’engagea comme soldat volontaire de guerre au 4e régiment de ligne en 1914 et termina la campagne en 1918 comme porte-drapeau. Après avoir repris des études médicales à l’Université de Louvain, il passe au service de santé de l’armée, fait la campagne de 1940 comme Major Médecin et achève sa carrière militaire comme Général Médecin honoraire.
Les années ‘cinquante’
Le tome 16 des Acta permet de tracer les premiers travaux de jeunes chirurgiens qui marqueront l’histoire de la SOBCOT. Edouard VANDER ELST, notre premier historien est assistant à la Clinique des Accidents du Travail de Bruxelles, alors dirigée par Marcel BELENGER. Il présente le 18 février 1950 un travail sur le traitement conservateur dans les traumatismes graves et ouverts des membres51.
Adhémar DE WULF est un ancien assistant de VERBRUGGE. Il travaille à la Clinique Saint-Blaise de Termonde. C’est un futur président. Il traite de la pratique du traitement du pied bot varus équin à la séance du 18 mars 195052.
Boris BLANKOFF est médecin-chef de l’Institut hélio marin du Coq-sur-Mer. Il communique le 20 mai 1950 sur « le dépistage précoce des tumeurs blanches du genou »53. Fernand PARISEL est quant à lui, médecin-directeur du même institut : il présente le cadre de Charnley si précieux pour fixer les arthrodèses des genoux et des chevilles infectées.
DELCHEF, DE DONCKER et WALCH, encore à Neerijse (dont l’orthographe a changé) publient une remarquable synthèse sur la contribution de la chirurgie orthopédique au traitement de l’arthrose coxo-fémorale : on y retrouve les butées ostéoplastiques, les arthrodèses et les arthroplasties par cupule de Smith Petersen et par prothèses de Judet54. Dans la discussion, plusieurs membres annoncent ne pas croire à l’avenir de l’arthroplastie.
Le 18 novembre 1950, Octave COQUELET est élu président avec Marcel SŒUR et P. MARIQUE comme vice-présidents, Fernand PONCELET reste secrétaire général. M. BELENGER est rédacteur et A. BAILLEUX trésorier55. C’est à cette assemblée générale que sont choisis les rapports pour 1951 (Les fractures du calcaneum) et pour 1952 (Pathogénie et traitement des ostéo-chondrites).
La société compte 32 membres titulaires et 64 membres associés dont deux demoiselles (sic) !
Le volume 17 de 1951 compte 307 pages majoritairement occupées par le rapport sur les fractures du calcaneum. COQUELET s’interroge : « Existe-t-il des varices post-traumatiques ? ». Il conclut par l’affirmative au terme d’un raisonnement de 12 pages56.
Marcel SOEUR
Le 17 novembre 1951, Marcel SŒUR (1901-1986) est élu président pour l’année 1952 et Henri BONET de Liège entre au bureau. Marcel SŒUR dirigera le service de traumatologie de l’Hôpital civil de Charleroi où il sera suivi par Pierre LEROY, Jacques GUISLAIN, Etienne CLAUX et Sabri EL BANNA. Le volume 18 couvrant l’année 1952 s’ouvre sur le discours de Marcel SŒUR. Il évoque la naissance de la discipline orthopédique, mot qu’il préfère à « spécialité », au début du siècle et le rôle de la Société en tant que lieu d’apprentissage mutuel. L’orthopédie est une des parties les plus difficiles de l’art chirurgical car… les résultats thérapeutiques frappent facilement l’attention du profane… L’orthopédie déborde sur la neurologie, la physiothérapie, la plastique, la prothésiologie voire la médecine sociale, les expertises et la rééducation qui s’est particulièrement développée dans les pays anglo-saxons. Il termine en affirmant que la Société est une tribune ouverte à toutes les opinions… Il évoque finalement la mémoire de Paul COGNIAUX, membre titulaire décédé des suites d’un accident. Celui-ci était le chef de service de chirurgie des tumeurs à l’Institut BORDET. Marcel SŒUR était également médecin-chef de l’Ecole Clinique Provinciale des Estropiés à Charleroi où s’est tenue la réunion annuelle du 21 juin 1952. Ce volume 18 de 1952 comprend des articles généraux de réflexion entre autres sur la réadaptation57 et sur le journalisme médical58, toujours sous la plume de KEMPENEERS. C’est l’année de la description de la discographie59 à la tribune de la société.
Au cours de cette année 1952, on voit apparaître quelques publications de l’école de Montignies- sur-Sambre. Georges DESENFANS60,61, était un élève direct de Jean VERBRUGGE. Il a été nommé chef du Centre de Traumatologie Minière de la caisse commune. C’était le temple du fixateur externe appliqué aux difficiles fractures ouvertes des accidents de mine. Son assistant Henri EVRARD62 le suivra pendant toute sa carrière et prendra sa succession avec la difficile tâche de transformer ce Centre de Traumatologie minière en une Clinique générale.
Le 29 novembre, la Société organise à l’occasion du 70e anniversaire de Jean DELCHEF une séance d’hommage académique à la Clinique de Neerijse. Le Professeur Maurice DE LAET, secrétaire général au Ministère de la Santé publique décerne au jubilaire, au nom du Roi la croix d’officier de l’Ordre de Léopold. De très nombreux et réputés orthopédistes étrangers sont présents63.
Le 23 janvier 1953, Pierre MARIQUE prononce son allocution de président64. C’était un élève de Jules MOREAU et de Fernand NEUMAN qui fut président de la société en 1932. Ils ont travaillé ensemble à l’ancien Hôpital Saint-Jean dans un service qui accueillait beaucoup d’accidentés. Il pose un acte de foi dans la Société : « A mes yeux, la meilleure école d’Orthopédie, à laquelle je dois une grande partie de ma formation est notre Société Belge d’Orthopédie. Car si les Facultés de Médecine commencent à s’apercevoir de l’importance qu’a prise la chirurgie orthopédique, force est de reconnaître qu’il n’existe actuellement aucun enseignement méthodique de l’orthopédie en Belgique… ».
Pierre MARIQUE
En février 1953, Robert MERLE d’AUBIGNE65 de Paris est invité à présenter ses résultats d’arthro- plastie de hanche. C’est l’époque des prothèses acryliques posées sans capsulotomie par une courte voie de Hueter. VERBRUGGE attire l’attention sur les risques de cette chirurgie et DELCHEF rappelle que l’arthrodèse reste une solution moins osée… Ce à quoi MERLE d’AUBIGNE répond que trois mois de plâtre comportent quand même un risque qu’il faut mettre en balance. Lors de cette séance, on voit poindre l’idée qui mènera 12 ans plus tard à la prothèse totale de hanche : pourquoi ne pas associer une cupule métallique à la prothèse acrylique ?
Le 21 mars, ce sont les frères JUDET66, autres vedettes parisiennes, qui sont invités : ils traitent des greffes osseuses animales en chirurgie osseuse. Ces greffes animales n’auront pas vraiment d’avenir mais l’idée d’une banque de tissus osseux apparaît.
Le 18 avril Albert DUCHENE67, de Liège, présente le concept d’impaction des fragments fracturaires avec une instrumentation originale. La compression dans le traitement des factures était née. DESENFANS68 lui répond en évoquant la possibilité de distraction avec ce matériel, 30 ans avant ILIZAROV !
Que d’innovation, encore au stade embryonnaire, en cette année 1953 !
Au cours de la même année, il y aura également une importante controverse qui ne se résoudra que 20 ans plus tard. Il s’agit de la technique de méniscographie du genou. Le 20 juin 1953, F. VAN DE BERG et M. CREVECOEUR69 de Liège présentent leur technique de méniscographie gazeuse. Quelques temps plus tard Paul CROONENBERGHS et René ROMBOUTS70 de Namur plaident pour l’arthrographie mixte avec double contraste. Finalement la solution qui s’imposera est présentée par l’école de FICAT71 de Toulouse le 09 janvier 1954 : c’est l’arthrographie opaque pure qui donne une meilleure définition du cartilage et surtout qui pourra s’appliquer au CT Scan (voir à ce propos dans le chapitre sur l’école louvaniste, les travaux de Baudouin MALDAGUE).
Léopold (dit Pol) COUTELIER qui deviendra un des importants rédacteurs de la revue 25 ans plus tard présente à la séance du 18 avril 1953 son travail d’entrée à la SOBCOT72 sur le traitement des fractures du col du fémur. Il termine à ce moment sa formation dans le service de René ROMBOUTS à Namur.
A la fin de l’année, en octobre 1953, plusieurs auteurs confrontent leur vision et leur expérience du traitement des fractures diaphysaires des deux os de la jambe. Il s’agit de l’équipe de la Clinique des Accidents du Travail de Bruxelles avec E. DE DONCKER et E. VANDER ELST73 et de l’équipe du Centre Traumatologie Minière de Montignies-sur-Sambre74 avec in fine le commentaire du Maître Jean VERBRUGGE75 qui écrit « je demeure de plus en plus partisan d’une coaptation très nette (mais non serrée) des surfaces de fracture. Mais chaque fois qu’il existe une perte de substance, surtout dans le cas où une esquillectomie, si petite soit-elle a été pratiquée, il est indispensable d’adjoindre sans hésiter une quantité généreuse de petits greffons prélevés sur la crête iliaque… ». Cette confrontation d’idées sur la question se prolongera avec la contribution d’Albert DUCHENE76 qui a utilisé son appareil de compression. Plusieurs membres du nord et du sud y vont de leurs contributions dont Adhémar DE WULF de Termonde et P. GUEUR de Mons et ultérieurement M. MINEZ, de la Clinique des accidents du travail. Le 20 février 1954, VERBRUGGE77 actuellement à Gand relance la discussion avec la présentation de 136 cas personnels d’ostéosynthèse pour fractures diaphysaires de la jambe. Il évoque en fin d’article l’arrivée possible mais hypothétique du clou centromédullaire qui s’imposera dans les années 1980.
Paul KEMPENEERS termine son mandat de rédacteur des Acta le 21 novembre 1953. Dans son allocution, il retrace l’histoire des publications de la Société qui a utilisé comme vecteur au début les Archives franco-belges de Chirurgie, puis le Scalpel à partir de 1929. Celui-ci devait publier une série spéciale intitulée Bulletin et Mémoires de la Société belge d’orthopédie qui a compté 11 tomes de 1930 à 1945. La naissance des Acta qui poursuit le bulletin débute avec le tome 12 en 1946 grâce à la réunion des différentes sociétés scientifiques belges qui se sont dotées d’un éditeur commun, l’A.S.S.M.B.
Le 23 janvier 1954, Henri BONET prononce son allocution présidentielle. C’est un élève de Gabriel NOVE-JOSSERAND à l’Hôpital de la Charité à Lyon. Son parrain à la SOBCOT fut Jean DELCHEF dans le service duquel il avait poursuivi sa formation. Il attire l’attention sur le risque de trop recourir à la chirurgie et de négliger les méthodes non sanglantes : « Le traitement chirurgical en orthopédie ne sera que le complément, l’aboutissement d’un traitement non sanglant préopératoire… Il ne peut se substituer au traitement non sanglant que dans des cas bien particuliers où il se révèle indispensable. »
En 1954, un communiqué78 annonce l’ouverture du cours de chirurgie orthopédique donné par Robert SOEUR, agrégé de l’Université Libre de Bruxelles. Les séances ont lieu dans l’auditoire de chirurgie de l’Hôpital Saint-Pierre. Elles commencent à 8 h 30 par une démonstration opératoire.
L’année se clôture le 20 novembre 1954 par le rapport d’André WALCH qui a remplacé KEMPENEERS comme secrétaire de rédaction : sa principale difficulté est de trouver des volontaires pour la traduction des résumés des articles en des langues internationales : anglais, espagnol et allemand. Nous soulignons que depuis la guerre au moins les résumés sont traduits en espéranto, langue que l’on espérait devenir universelle. Henri BONET cède le fauteuil présidentiel Robert SŒUR qui fait son discours introductif le 22 janvier 1955.
Robert SOEUR
Robert SŒUR79 constate que « nous avons assisté au cours des dernières années à une véritable dislocation de la Chirurgie générale. La Chirurgie orthopédique ../… a acquis droit de cité en Belgique. Elle est reconnue par les instances administratives et figure parmi les spécialités officielles ». Il regrette que « les universités et les académies ne réagissent que lentement aux nécessités de l’heure : celle de former des spécialistes et d’entériner leurs études ». C’est à nouveau un solennel appel aux Universités. Robert SOEUR ne cite pas l’Université de Gand qui a créé la chaire de Jean VERBRUGGE en avril 1948 et n’évoque pas Pierre LACROIX qui a été nommé professeur d’Orthopédie et d’Anatomie à l’UCL en 1954, donc peu de temps avant ce discours.
La chirurgie des paralysies poliomyélitiques sera un des sujets de cette année avec les arthrorises80, interventions qui stabilisent certains mouvements des articulations dont les muscles sont paralysés et les transferts81 tendino-musculaires.
L’enclouage souple élastique des fractures de l’avant-bras chez l’enfant (ECMES) est une innovation des années 1980 attribuée à l’école de Nancy et en particulier à METAIZEAU82. A la page 333 de ce volume de 1955, on découvre que R. REMY du service bruxellois de chirurgie infantile de l’Hôpital Brugmann à Bruxelles la pratiquait bien avant : il en présente 10 observations83.
C’est également au cours de cette année 1955 que l’on voit apparaître un article consacré aux douleurs d’épaule84, articulation peu étudiée auparavant.
Albin LAMBOTTE qui était né en 1866 est décédé en 1955: le Président Robert SŒUR85 d’abord, Jean VERBRUGGE86 ensuite, l’ami et l’élève, lui rendent un vibrant hommage que nous avons largement intégré dans le chapitre spécifique consacré à ce grand maître de l’orthopédie.
A la séance organisée en hommage au maître participent des hôtes de marque qui marqueront l’histoire de l’orthopédie : Maurice MÜLLER de la Clinique Orthopédique Balgrist de Zurich présente les ostéotomies inter-trochantériennes dans le traitement des subluxations résiduelles de hanche87. Jean DEBEYRE et Stanislas DE SEZE88 de Paris discutent l’abord chirurgical direct des foyers Pottiques. DEBEYRE a opéré entre 1953 et 1955 30 foyers pottiques chez 29 malades89. L.J. MICHOTTE90, rhumatologue à Uccle présente la pathologie de la boule graisseuse sous-rotulienne évoquée pour la première fois par HOFFA en 1904. D.W. HAUSER91 a fait le déplacement de Chicago pour traiter du pied bot varus équin. T.J. FAIRBANK92 de Cambridge traite des fractures des plateaux tibiaux généralement traitées en traction-suspension. Enfin D.L.L. GRIFFITHS93 de Manchester exposera le problème des côtes cervicales et de leurs complications neurologiques.
Albin LAMBOTTE
Cette séance d’hommage a donc amené en Belgique les grands noms de l’orthopédie de l’époque. Dans ses mémoires, Maurice MÜLLER évoquera ce voyage à Bruxelles qui lui permit de rencontrer Robert DANIS (1880-1962) et de ramener à Zurich le concept de la compression des fractures qui fera les grandes heures de l’association pour l’ostéosynthèse. Les travaux de DANIS sont largement évoqués dans le livre de HEIM paru en 2001 et consacré à la genèse de l’AO-ASIF (Association for study of Internal Fixation) intitulé « The AO Phenomenon94 ».
C’est également au cours de cette année 1955 que l’on voit apparaître un article consacré aux douleurs d’épaule95. Une étude de DE WULF96 remet à l’ordre du jour le vissage acromio-claviculaires déjà décrit en 1952 par DESENFANS, technique souvent attribuée à BOSWORTH.
A côté de ces sujets novateurs, l’année 1955 est occupée par l’étude de certains sujets qui ont eu peu de répercussions ultérieures : l’arthrorise97 de la cheville et du pied et du genou limite le jeu d’une articulation en créant un butoir extra-articulaire ou en créant un blocage intra-articulaire ou encore en modifiant la morphologie du segment distal. Parmi les arthrorises du pied et de la cheville, les interventions qui ont eu un avenir sont l’opération de Grice pour traiter le pied plat neurologique de l’enfant et surtout l’opération de Lambrinudi qui peut améliorer considérablement et pour plusieurs années chez les patients atteints de neuropathies périphériques de type Charcot Marie Tooth. L’arthrorise antérieure du genou est une technique opératoire palliative dirigée contre le recurvatum, elle consiste parfois en une « olécrânisation » de la rotule.
Jean DELCHEF, qui reste assez sceptique quant à l’avenir de l’arthroplastie prothétique de la hanche présente des cas d’arthroplasties de la hanche avec interposition de peau98. BONET et LAMBERT de la Clinique Merlot à Seraing-sur-Meuse présentent quant à eux 38 cas de « Butée ostéoplastique de hanche »99.
Dès la réunion du 7 novembre 1956, on voit apparaître dans les procès-verbaux des réunions du bureau des préoccupations concernant l’Expo 58. On peut en effet lire sous la plume de F. PONCELET, secrétaire de la Société belge d’Orthopédie et de Chirurgie de l’Appareil Locomoteur :
« En 58, à l’occasion de l’Exposition, on devrait nommer un Président de renom. La proposition est acceptée et le Dr DELCHEF est pressenti100 . »
L’année 1956 commence par une vague de froid qui s’abat sur l’Europe occidentale. Dans la suite de l’année, la conjoncture se dégrade et nous savons aujourd’hui qu’elle mènera au cours de l’année à plusieurs crises, tant à l’Est qu’à l’Ouest de l’Europe. Du côté du bloc soviétique, il y aura d’importants remaniements et différentes révoltes (Pologne, Hongrie). Du côté Atlantique, l’avenir se dessinera peu rassurant en raison de la crise de Suez. La France et l’Angleterre en viendront même au rationnement de l’essence. Et la France est engagée depuis deux ans déjà dans la guerre d’Algérie. Sans doute ces vives tensions amènent-elles des craintes et incitent-elles à la prudence. Pourtant, la tendance est à la hausse des salaires... mais aussi à la hausse des prix d’un certain nombre de denrées, entre autres celles qui sont liées à l’énergie ou à l’alimentation101. En Belgique, c’est aussi l’année de la catastrophe du Bois du Cazier.
Les enjeux de l’Exposition Universelle de 1958 étaient littéralement colossaux. Le thème principal de l’Exposition était « Le Progrès et l’Homme - Un bilan pour un monde plus humain ». Cette irruption d’un événement mondial dans les affaires de l’orthopédie belge n’est pas étonnante. Comme le soulignera bien plus tard Henri SIMONS, directeur de l’Atomium, à l’occasion du 60e anniversaire de l’Expo 58, « l’utilisation des connaissances scientifiques dans la guerre la plus atroce de l’histoire, l’espoir d’un monde meilleur issu de la victoire du savoir sur l’obscurantisme avait pali. L’Expo 58 devait dresser le “Bilan pour un monde plus humain” où l’être humain, l’humanité, allaient occuper une place centrale. Elle élevait néanmoins le progrès, notamment technique et scientifique, comme facteur de développement et solution à tous les maux. Elle incarnait cette vision optimiste dans l’avenir d’un monde neuf, moderne et hyper-technologique qui devrait permettre aux hommes de vivre mieux »102. Chaque pays devait s’inscrire dans cette optique mais la Belgique et ses acteurs d’avant-garde étaient particulièrement en point de mire puisque notre pays était l’organisateur de cette grande exposition, la première de l’après-deuxième guerre mondiale. Un pavillon spécial était prévu pour la Science. Toute propagande nationaliste y était interdite. Au contraire, au moment où des découvertes apparaissaient partout dans le monde, la coopération internationale et la place de la science dans les progrès de l’homme et de son bien-être devaient se trouver à l’avant-scène. Dans cet esprit, quatre grands thèmes : la cellule, l’atome, le cristal et la molécule.
La médecine se devait dès lors d’être présente dans un tel cadre. Ce n’est pas un hasard si Paul BORDET, fils de notre premier Prix Nobel de Médecine103 et lui-même brillant bactériologiste et immunologiste, alors directeur de l’Institut Pasteur du Brabant104, fut choisi pour diriger la classe « cellule vivante »105.
L’année 1956 occupe deux volumes des Acta. Le membre supérieur sera un des thèmes de l’année avec le rapport d’Etienne DE DONCKER106, la communication de Georges CALBERG107 sur les lésions nerveuses périphériques et sur le syndrome épaule-main108, une intervention de Jean VERBRUGGE, Hendrik (Rik) CLAESSENS et L. MAEX109 de Gand sur les épaules douloureuses. Rik CLAESSENS qui succédera à Jean VERBRUGGE à la chaire d’orthopédie de l’Université de Gand sera la référence en matière de pathologie de l’épaule en Belgique. En mars 1956, CLAESSENS développe l’intérêt de l’arthrographie d’épaule110.
René ROMBOUTS111 présente le 18 février 1956 un très long travail illustré d’un film et consacré à la cinéplastie et les prothèses d’avant-bras. C’est une technique qui a été développée par LEBSCHE de Munich pour appareiller les amputés de guerre et en particulier donner une mobilité à la main à l’époque où les micromoteurs n’étaient pas accessibles.
Boris BLANKOFF (1895-1973) préside la Société en 1956
La fin du volume comporte encore beaucoup de communication sur la poliomyélite et la tuberculose. Ces derniers émanent de l’Institut Hélio-marin du Coq-sur-Mer dont les médecins sont alors BLANKOFF, PARISEL et KINZINGER.
En ce qui concerne les sciences fondamentales, on voit naître en 1956 un débat qui se prolongera pendant plus de 50 ans : « L’ostéogénine existe-t-elle ». Ce débat est initié par un travail expérimental d’André DANIS qui travaille alors au Laboratoire de Thérapeutique de l’Université Libre de Bruxelles : sur base d’une étude chez le lapin André DANIS112 conclut à un effet irritant aspécifique. Lors de la discussion, Pierre LACROIX fait état de ses travaux présentés dès 1953 au 15e Congrès international de Chirurgie. Il annonce la poursuite de ses recherches dans ce domaine. Ses ouvrages sont néanmoins cités largement dans la bibliographie d’André DANIS, en particulier son livre classique publié en français à Liège puis à Paris en 1949113 et à Londres, en langue anglaise en 1951. A la page 153 de l’ouvrage publié à Liège, LACROIX écrit, dans son style un peu pompeux : « Substance unique ou groupe de substances, substance identique pour tout le squelette ou propre à chaque pièce squelettique, il est impossible d’en préjuger pour l’instant et qu’il soit bien entendu que ces réserves doivent subsister si l’on veut garder d’une substance organisatrice, d’une organisine squelettogène ou, plus brièvement et plus commodément, comme nous l’avons proposé en 1945, d’une ostéogénine. » Pour LACROIX (page 196), « l’ostéogénine est capable de métaplasier le tissu conjonctif voisin. ». La découverte du médiateur de l’ostéogenèse sera ultérieurement attribuée à Marshall R. URIST (1914-2001) de l’UCLA (Los Angeles) qui publiera dans les années 1960 ses travaux sur la Bone morphogenic protein (BMP)114,115. Exit
« l’ostéogénine… » substance hypothétique de LACROIX, devenue BMP et américaine….
Cette année 1956 est particulière en ce sens que, un géant de l’orthopédie Jean DELCHEF est élu à la présidence du Dixième Congrès Belge de Chirurgie qui s’est tenu à Knokke en mai 1956. Il réunit à cette occasion non seulement la Société belge de Chirurgie (dont le secrétaire général – Marcel VAN DER GHINST – est orthopédiste) et la Société belge d’Orthopédie (dont le secrétaire général – M. BELENGER – est traumatologue à la Clinique des accidents du Travail) mais également des structures comme l’Union professionnelle des entreprises d’assurance et l’association des caisses communes d’Assurance. Le sujet est « l’ostéoporose posttraumatique, aperçue à la fin du siècle dernier par DESTOT, étudiée par le maître hambourgeois SUDECK dont FONTAINE rapportera les travaux et par LERICHE, son maître à Strasbourg. ». Les minutes de ce Congrès forment une somme de 524 pages. P. LACROIX a la parole après E. RUTISHAUSER de Genève qui montre d’extraordinaires images anatomiques de séquelles majeures de la maladie de Sudeck aboutissant à des os déshabités mais dont les articulations sont parfois soudées.
Pierre LACROIX et Robert PONLOT présentent une courte communication intitulée « Remarques sur l’histopathologie de l’ostéoporose posttraumatique »116 où LACROIX décrit une des observations classiques à laquelle il laissera son nom « la bande claire métaphysaire » signant une hyper- vascularisation locale et un remaniement osseux accéléré tant chez l’adulte que chez l’enfant. Cette observation reprise dans les travaux expérimentaux de Pierre DE NAYER permettra d’expliquer l’interférence sur la croissance des os longs d’un traumatisme distant de la physe.
En 1957, H. CLAESSENS de Gand qui s’était distingué l’année précédente par ses communications sur l’épaule est chargé avec M. BROSGOL d’un rapport sur « Les lésions traumatiques des parties molles de l’épaule »117. On y découvre la description les lésions inflammatoires, dégénératives et traumatiques de la coiffe des rotateurs. Les voies d’abord et des techniques de réparation « à foyer ouvert » sont décrites.
Joseph CORNET, Président en 1957
C’est cette année que l’on voit paraître un des premiers articles sur l’instabilité post-traumatique du genou118. Dans la discussion, Jean DELCHEF se réjouit de voir utiliser des lacets de peau pour réparer les ligaments du genou… rappelons-nous sa technique d’arthroplastie de hanche à la peau. En fin d’année, André DANIS se lance dans quelques réflexions sur la banque d’os. Après avoir rappelé qu’il a postulé l’inexistence de l’«ostéogénine», il est amené à conclure « que la greffe d’os conservé, homologue ou hétérologue, est dénuée de pouvoir ostéogène. » Cela est bien vrai mais l’avenir démontrera que la banque d’os est quand même bien utile.
En 1958, le volume débute par l’allocution du « Symposium sur l’orientation actuelle du traitement de la Tuberculose ostéo-articulaire »119 qui s’est tenu à la Clinique de Neerijsche le samedi 9 novembre 1957. Parmi les orateurs, nous retrouvons les Français E. SORREL, Jean DEBEYRE, P. GERARD-MARCHAND, et M.C. WILKINSON du Royaume-Uni. Ce sont des chirurgiens expé- rimentés qui présentent leur expérience en texte libre et en langage oral. C’est le reflet d’une époque. Jean DELCHEF conclut la réunion par ces mots : « L’enthousiasme des uns, les réserves nettes d’autres, l’éclectisme de certains entraîneront malaisément l’adhésion de tous à une formule univoque, mais, et c’est particulièrement intéressant à signaler, tous pensent que les conditions nécessaires pour obtenir du traitement des résultats supérieurs à ceux dont nous devions nous satisfaire antérieurement sont en ordre général : le diagnostic précoce de la lésion et le traitement général bien compris renforcé par la nouvelle arme qu’est l’antibiothérapie. »
André DANIS120 poursuit ses recherches et publie sur le périoste.
André DANIS (1915-2011)
Le rachis est à l’honneur avec le spondylolisthésis121,122 et le dos rond de l’adolescent étudié par Robert SŒUR123 qu’il traite par corset plâtré anti-gravité. La myélographie124 lipiodolée est évaluée. VAN CAUWENBERGHE de Liège125 aborde le grave problème des paraplégies sur traumatisme fermé de la colonne dorsolombaire, sujet qui sera également traité par MERLE d’AUBIGNE tandis que les lésions de la colonne cervicale sont abordées par TRUCHET et PERREAU. Du Congo Belge, A. DELAUNOY126 rapporte 95 cas de mal de Pott observés dans la province de Léopoldville.
Une réunion commune avec le British Orthopaedic Association est organisée au Torkay (page 238 – minutes publiées pp 795 et suivantes du vol 1959 – illustration dans la biographie de J. VERBRUGGE).
Cette année 1958, année de l’exposition universelle, attirera de nombreux orthopédistes étrangers aux journées orthopédiques de Bruxelles présidées par Paul LORTHIOIR127.
Paul LORTHIOIR (1898-1982)
Les premières publications sur la biomécanique de la hanche128 et le traitement conservateur de la coxarthrose129 apparaissent lors d’une séance consacrée à la mémoire de Paul-Victor DUPUIS décédé l’année précédente.
Cette année-là, la Société publie deux numéros supplémentaires, respectivement de 343 pages dont 183 pages de discussion, et de 192 pages. Le premier concerne le traitement des traumatismes récents de la main et est confié à J. LORTHIOIR Jr, à H. EVRARD et à E. VANDER ELST. Le second est consacré au traitement d’urgence des traumatisés de la route par un collectif d’auteurs réunis le samedi 10 mai 1958.
L’année 1959, sous la présidence de A. THYES, de Luxembourg, débute par un rapport sur l’utilisation de la peau en chirurgie orthopédique par J. DELCHEF, J. DELCHEF Jr et G. FALLA130.
Auguste THYES en 1957
J. JUDET et L. GIELIS présenteront le dépistage et le traitement des luxations congénitales de hanche131.
Robert SOEUR132 présente des cas de dysmélie et un travail sur l’étiologie et la pathologie du décol- lement épiphysaire supérieur du fémur133 qu’il fixe par des clous de Smith-Petersen. Pierre LACROIX134 dans son petit livre qui paraîtra en 1963 présente une approche beaucoup plus conservatrice prônant une épiphysiodèse sans matériel d’ostéosynthèse. Comme souvent, la solution qui s’est imposée par la suite est intermédiaire : une seule vis bien placée… voire la fixation sans épiphysiodèse135.
A la lecture des travaux publiés à cette époque, on perçoit que plusieurs jeunes orthopédistes ont publié l’expérience qu’ils ont acquise lors de stages à l’étranger : il s’agit en particulier de Robert THYS, de L. GIELIS et Lucien RAYNAL chez Robert et Jean JUDET à Paris. On note également la présence qui se prolongera pendant près de 20 ans des chirurgiens orthopédistes de l’école Lilloise qui seront des fidèles de la Maison des Médecins : Pierre et Jean DECOULX et Jean-Pierre RAZEMON. Pendant qu’ils assistaient aux réunions de la Société, l’épouse de Pierre DECOULX faisait ses courses à l’avenue Louise.
Les années ‘soixante’
Le volume 26 des Acta débute par le rapport de Pierre DECOULX de Lille qui, associé à J. TOUSSAINT, traitera du traitement des pseudarthroses de l’avant-bras136. La série clinique compté 136 pseudarthroses chez 110 patients. Elles ont été traitées par 72 greffes osseuses, 16 enclouages avec greffe, 20 ostéosynthèses simples par plaque ou clou, 20 ostéosynthèses par coapteur de Danis, 4 greffes de Nicoll, 2 forages de Beck soit 143 interventions. 108 des 136 pseudarthroses sont consolidées au moment de la revue.
Le 23 janvier 1960, Etienne DE DONCKER et Marcel WATILLON137 communiquent sur la technique de GRUCA auquel ils sont allés rendre visite à Varsovie. Ils ont appliqué cette technique chez 7 patients atteints de scoliose. GRUCA utilisait une sorte de ressort qui prenait appui sur les apophyses transverses à ses deux extrémités. Les auteurs terminent en avouant que les résultats, jusqu’à présent sont loin d’être brillants.
Georges DESENFANS
Georges DESENFANS qui préside la société n’a pas laissé de trace de son discours pourtant annoncé à la table des matières des Acta. Il a laissé à son associé et élève Henri EVRARD138 la charge de présenter « Le traitement des fractures de l’avant-bras au Centre de Traumatologie de 1948 à 1959 ». A cette époque, le traitement orthopédique est tenté dans 70% des fractures d’un seul os et dans 55 % des fractures des deux os. L’indication opératoire était souvent un déplacement secondaire. Ils font état de 152 traitements conservateurs et de 161 ostéosynthèses.
Le 18 février 1961, J.L. PETIT prononce son allocution présidentielle. Il est lui-aussi un élève de Jean DELCHEF. Il rend hommage à Etienne DE DONCKER qui assure le secrétariat général. Il évoque la disparition d’Octave COQUELET (1898-1960) qui était médecin-chef des Centres de Traumatologie DISCA depuis 1933. Il annonce que le Docteur DANIS a accédé aux fonctions de chef de département d’Orthopédie à l’Université de Bruxelles et que Robert SŒUR a succédé à COQUELET à DISCA.
Le rapport de Richard BOUILLET et de Ph. VAN GAVER sur l’arthrose du genou139 est une somme remarquable : on y trouve décrit l’équilibre des forces dans le plan frontal et les techniques d’ostéotomies de correction axiales dont la fameuse ostéotomie en chevron.
Pierre VERHEUGEN a revu la série intégrale des fractures de jambe traitées à l’Hôpital Militaire de Namur de 1949 à 1959140. Les lecteurs de ce mémoire regrettent que l’auteur n’ait pas mieux mis en évidence les beaux résultats du service de René ROMBOUTS… l’étude présente en tableaux détaillés 73 dossiers assez hétérogènes.
Marcel SAUSSEZ, Guy POILVACHE et Philippe RENOIRTE défendent le cerclage par ruban selon PARHAM dans certaines fractures diaphysaires141. Cette technique n’est pas du tout appréciée par Jean VERBRUGGE qui « doit confesser son embarras » car « la lame de Parham est le plus mauvais de tous les matériaux d’ostéosynthèse utilisés actuellement »… La discussion fut animée.
Guy POILVACHE (1930-2015) présente le 18 novembre 1960 son travail d’entrée sur les «Transplantations musculo-tendineuses dans la poliomyélite de membre inférieur»142. C’est un élève de Marcel SAUSSEZ.
Guy POILVACHE
La grande libération de l’appareil extenseur pour traiter les raideurs du genou développée par les
frères JUDET est présentée par Robert THYS143 de Charleroi de retour d’un stage à Garches.
Lors de l’assemblée générale du 18 novembre 1961, Jean VERBRUGGE est appelé à présider la Société pour la seconde fois. Sa première présidence de 1939 à 1945 avait coïncidé avec les années de guerre.
L’année 1962 est endeuillée par la disparition de Jean DELCHEF (1882-1962) et par celle de Robert DANIS (1880-1962).
Jean LELIEVRE de Paris144, dont on connaît les livres classiques consacrés à la chirurgie du pied, vient le 24 mars 1962 expliquer les lésions statiques de l’avant-pied à la tribune de la Société Belge. Les infections ostéo-articulaires et l’antibiothérapie145 sont à l’ordre du jour, de même que des techniques héroïques comme la synovectomie146.
L’autre sujet de l’année concerne les fractures de la cheville, sujet déjà abordé de façon magistrale par Robert SŒUR147. Le sujet est repris par Michel NAVARRE dans son travail d’entrée et par Georges DESENFANS. Le rapport est rédigé par l’équipe de DESENFANS et traite du traitement chirurgical des fractures diaphysaires ouvertes récentes des os longs148. Ce rapport sera discuté par plusieurs hôtes de marque : MERLE D’AUBIGNE, J. CHARNLEY, G. KÜNTSCHER, J. BÖHLER.
L’année 1962 se termine par la séance d’hommage à Jean DELCHEF avec les discours de VERBRUGGE, de BAILLEUX et des contributions scientifiques de Sir Harry PLATT, E.H. LA CHAPELLE, B. BLANKOFF et l’énoncé de sa bibliographie (pp 631-640).
En 1963, sous la présidence de Alfred BREMEN deux importants rapports seront présentés. Le premier est présenté par D. TUERLINCKX149 qui revient de chez BÖHLER : c’est la première publication belge de la technique d’enclouage des fractures diaphysaires de jambe à foyer fermé… technique qui s’imposera finalement universellement. L’équipe de SAUSSEZ150 présente le 18 mai 1963 le traitement des paralysés cérébraux. De nombreux articles de neuro-orthopédie seront publiés dans ce volume 29. Le président conclut : « La maladie, l’infirmité congénitale ou acquise atteignent les individus riches ou pauvres. C’est une loi naturelle, mais juste puisqu’elle ne choisit pas ses victimes. Lors du procès de Liège, on a beaucoup parlé des enfants malformés. Il en est résulté une grande pitié humaine pour ces victimes d’une thérapeutique maternelle dont on ne soupçonnait pas les conséquences sur la constitution physique de l’enfant qui devait naître. Mais il y a d’autres enfants qui naissent, paraissant souvent normalement constitués, sans infirmité prévisible et qui, lors des mois qui suivront, montreront les déficiences mentales, des déficiences de la motricité. Les parents s’affolent, consultent leur médecin, vont de spécialiste en spécialiste pour apprendre le verdict fatal que leur enfant ne sera pas comme les autres, ne jouira pas des capacités intellectuelles et physiques indispensables dans la société. » ../… « Les chirurgiens de l’appareil moteur s’efforcent par des interventions osseuses, tendineuses, par des transplantations musculaires d’apporter quelque amélioration. »
Le 23 novembre 1963, Marcel VAN DER GHINST est élu Président pour 1964 et Fernand PARISEL Vice-Président. Le secrétariat général est assuré par Etienne DE DONCKER. Les fractures récentes de l’épaule constitueront un des sujets de cette année qui sera marquée par le décès de Jean VERBRUGGE151. Lors de la séance d’hommage, Robert MERLE d’AUBIGNE et MAZAS traiteront des luxations traumatiques anciennes de hanche, K.I. NISSEN de Londres présentera son ostéotomie de hanche « à déplacement minime » et surtout John CHARNLEY, encore à Manchester présentera ses premiers travaux sur la fixation des prothèses à l’os vivant.
En 1965, sous la présidence de Fernand PARISEL, le rapport est consacré au traitement chirurgical de la coxarthrose. C’est une œuvre collective de de MARNEFFE, DUCHESNE, BLAIMONT, BONTE et COLLET152. On y trouve décrites toutes les techniques conservatrices et on voit pointer l’avenir des arthroplasties avec une timide illustration de la prothèse de CHARNLEY introduite en 1960 à la page 272. L’équipe de Lille présentera le 23 janvier 1965 une technique qui sera adoptée durablement : l’utilisation du fixateur externe d’Hoffmann pour stabiliser les grandes disjonctions pubiennes153. On voit apparaître les résultats de l’opération de Sauve-Kapandji154 pour traiter les conséquences de fractures du poignet « vicieusement consolidées ».
Parmi les pathologies « nouvelles » nous pointons l’apparition d’études sur la nécrose aseptique de la tête fémorale155.
En orthopédie infantile, Fr. MOYSON156 et J.L. PETIT157 de Bruxelles traitent de l’ostéomyélite aiguë du nourrisson. Yves COTREL, Georges MOREL et Jean REY de Berck-Plage présentent leur approche de la scoliose idiopathique158. G. TIMMERMANS159 d’Alost présente 22 cas de pseudarthrose congénitale de la jambe qu’il a observés dans le service de VAN NES à Leyde.
En 1966, sous la présidence de Marcel BELENGER (1908-1986), le rapport sera consacré au syndrome cervical traumatique160. L. DUCHESNE161 discutera du pronostic de récupération des paraplégies traumatiques. Dans son allocution, le Président stigmatise les dangers de la circulation :
« ../... Il s’agit de savoir si on veut de plus en plus souvent être accidenté pour ne pas sacrifier au confort et à la vitesse, ou bien si c’est payer trop cher l’immobilité temporaire qu’imposent les ceintures de sécurité et l’appui-tête judicieusement adapté. »
Parmi les innovations de l’année, nous pointons la description par l’équipe de DECOULX162 de la « Scapulo-cléido-humérectomie conservatrice pour un ostéosarcome de l’acromion ». André DANIS163, toujours inventif, propose une « technique nouvelle de traitement de la luxation récidivante de l’épaule » : il injecte dans l’articulation des greffons iliaques fragmentés dans le but de combler la poche capsulaire. Albert DEREYMAEKER de Louvain décrit sa technique de fusion corporéale des vertèbres cervicales en pathologie nerveuse164.
Paul CASSART
Pierre LACROIX
En 1967, sous la présidence de Paul CASSART, on voit apparaître les travaux de l’équipe de Pierre LACROIX Président élu pour 1968. André VINCENT présente une étude microradiographique de la nécrose aseptique de la tête du fémur chez l’adulte165. Avec Richard BOUILLET, André VINCENT rédigera une somme sur la scoliose idiopathique166, sujet auquel il consacrera pendant toute sa carrière une grande partie de son activité. Pierre LACROIX et Antoine DHEM, réservent aux Acta la publication sur leur étude micro-radiographique de l’os compact dans le but de mieux comprendre le vieillissement du squelette167.
En 1968, sous la présidence de Pierre LACROIX, le congrès est consacré aux séquelles des fractures de l’extrémité inférieure du radius et est confié à Adhémar DE WULF, Jean-Pierre RAZEMON et M. LAMBRECHTS168.
Georges CALBERG présente plusieurs papiers de chirurgie de la main, entre autres sur la maladie de Dupuytren169, sur les séquelles de brûlure de la main et sur la rupture de la bandelette médiane de l’appareil extenseur170.
L’école biomécanique de l’Université Libre de Bruxelles publie dans les Acta de très importants travaux dont l’étude biomécanique du fémur humain par Pol BLAIMONT171 et l’étude par jauges de déformation de la consolidation des fractures en clinique par Franz BURNY172.
L’année 1969 tourne autour des lombalgies et des lombosciatalgies auxquelles sont consacrées plusieurs centaines de pages.
Le Président WALCH diplômé de l’Université de Liège rend hommage à ses formateurs les Professeurs DELREZ et HONORE. Il rappelle qu’il a poursuivi sa formation pendant la guerre à l’Hôpital des Anglais avec entre autres Maurice GIELIS, formation qu’il a poursuivie ensuite chez Jean DELCHEF avant de retourner à Liège. Le Président a demandé à Edouard VANDER ELST de présenter une leçon magistrale sur « Philosophie et Orthopédie »173. Cette élocution se décline à partir de l’histoire de l’orthopédie et glisse vers l’esthétique, la morale, la logique pour se terminer par une réflexion sur la main de l’homme et le monde qui l’entoure.
Pierre DE NAYER174 présente son travail d’entrée sur les effets de la résection du tendon d’Achille sur la structure des os chez l’animal en croissance. Ce travail, réalisé dans le laboratoire du Professeur LACROIX a pour objectif d’expliquer un phénomène présenté par LACROIX quelques années auparavant lors du symposium sur l’ostéoporose posttraumatique. C’est en fonction du degré de maturation de l’animal que le traumatisme et l’ostéoporose induite auront soit pour effet une accélération de croissance des os longs soit une fermeture accélérée des cartilages de croissance.
André WALCH termine l’année 1969 en annonçant l’élection de son successeur, André DANIS et d’Etienne DE DONCKER qui devient le deuxième vice-président. Edouard VANDER ELST est secrétaire général, Richard BOUILLET, secrétaire des séances et Robert de MARNEFFE, trésorier. Georges CALBERG est secrétaire de rédaction et Michel STEHMAN son adjoint.
Les années ‘septante’
En 1970, sous la présidence d’André DANIS, deux thèmes majeurs. Le traitement des fractures basses du fémur chez l’adulte175 par une équipe pilotée par Pol BLAIMONT réunissant M. SIMONS,
J.M. BAILLON, F. BURNY, P. OPDECAM, J. WAGNER, L. JACQUERIE et P. HALLEUX. C’est le groupe très dynamique des jeunes orthopédistes de l’ULB qui a su nouer une collaboration avec l’Ecole Royale Militaire qui aboutira à la création du Centre interdisciplinaire de biomécanique osseuse.
Le second sujet émane du service de l’Institut Chirurgical de Bruxelles au square Marie-Louise : E. DE DONCKER et C. KOWALSKI176 publient dans les Acta leur ouvrage de plus de 300 pages sur « Le pied normal et pathologique ». Notions d’anatomie, de physiologie et de pathologie des déformations du pied. »
Adhémar DE WULF
En 1971, le Président A. DE WULF a le devoir d’ouvrir la première réunion en évoquant la disparition de Jean-Louis PETIT (1910-1971)177. Il était sorti de l’Université de Louvain en 1932, à l’âge de 22 ans, avec le double diplôme de médecin et de bachelier en philosophie thomiste. Comme beaucoup de chirurgiens de sa génération, il fut élève de Jean DELCHEF. Il a contribué au rapport de 1949 sur les funicalgies rachidiennes et publié des travaux originaux sur le genu valgum et l’ostéomyélite du nourrisson. Il a présidé la société en 1961. Il a malheureusement été victime d’un accident qui a compromit une partie de sa vision et s’orienta dès lors, comme son père Aimé PETIT vers la physiothérapie et l’orthopédie non sanglante. Il exerça à l’Institut Docteur PETIT, fut chef de service au War Memorial et consultant à l’Institut héliomarin de Mariakerke.
La même année, Georges HENDRIX disparait à l’âge de 88 ans178. Diplômé de l’Université Libre de Bruxelles en 1908, il s’oriente comme son père vers la chirurgie orthopédique et alla se former avant la guerre de 1914 chez Adolf LORENZ. Il fit la première guerre mondiale comme médecin de bataillon avant de créer le centre d’appareillage de l’armée belge à l’Hôpital Bonsecours près de Rouen. Après la guerre il créa un centre d’appareillage civil à Bruxelles et devint un expert de l’architecture du pied.
En 1971, la Société perd Pierre LACROIX (1910-1971). La personnalité et la carrière de Pierre LACROIX ont été évoquées dans la première partie de cet ouvrage. Dans son allocution, le Président DE WULF rappelle qu’il fut président de la société en 1968179. Une séance d’hommage s’est tenue à Louvain le 17 juin 1972180. Elle a été présentée précédemment.
Paul MAQUET d’Aywaille, introduit en 1971 « Le principe de PAUWELS dans le traitement de la coxarthrose181 » et présente son fameux coapteur182 « à griffes » destiné à stabiliser les ostéotomies de varisation selon PAUWELS. Le maître de Vienne, K. CHIARI présente son ostéotomie de médialisation du cotyle.
L’année 1971 sera l’année de l’arthroplastie de hanche en Belgique avec des communication de DUPARC et ALNOT qui défendent la cupule, de J.J. HERBERT et J. FOUCHER d’Aix-les-Bains sur la chirurgie itérative des prothèses de hanche, de R. BAUER d’Innsbruck sur la place de l’arthroplastie chez les patients rhumatoïdes. Les premières présentations d’arthroplastie totale du genou sont faites par J. VIDAL et Y. ALLIEU183.
Simultanément Pol BLAIMONT184 associé à J. BURNOTTE, Jean-Marie BAILLON et P. DUBY poursuivent leurs recherches et publient leur « Contribution biomécanique à l’étude des conditions d’équilibre dans la genou normal et pathologique ».
Robert SŒUR reste inventif. Il publie une théorie de l’ostéosynthèse185 où il introduit sa technique ultra-légère des « ganses » qui trouvera un écho chez M. HACHEZ-LEBLANC, admirateur de la légèreté des ponts romains. Finalement, F. PAUWELS, le maître d’Aix-la-Chapelle présentera sa théorie biomécanique de la greffe osseuse186.
Dans le volume 37 de 1971, il y a deux allocutions présidentielles : celle de Paul LORTHIOIR qui présidera le Congrès du 50e anniversaire et la classique allocution du Président Adhémar DE WULF en fin d’année.
P. LORTHIOIR a brièvement présenté l’histoire de la société et rappelé ses travaux initiaux tout en terminant de façon dynamique : « il est vain de s’attarder sur le passé, c’est vers l’avenir que nous devons nous tourner ! ». A. DE WULF enchaîne : « Notre compagnie maintenant quinquagénaire, a fait certes la preuve de sa vitalité par le haut niveau scientifique atteint lors de notre Congrès International, par le nombre et surtout par la qualité des orateurs et par la participation étrangère brillante qu’il attira ». Il regrette néanmoins qu’il « est assez décevant de voir que ceux assistent aux séances et ceux qui publient sont toujours les mêmes ».
Etienne DE DONCKER (1915-1988), Président en 1972
Le Congrès de 1972, sous la présidence d’Etienne DE DONCKER est consacré à l’arthroplastie du genou par implants partiels et totaux avec Richard BOUILLET et Jacques WAGNER comme modérateurs187.
Les allocutions d’Henri EVRARD qui préside la Société en 1973 ne nous sont pas parvenues. Le congrès de 1973 s’est tenu en mai à Charleroi. Il a été construit autour de deux tables rondes. Pierre VAN WETTER a modéré une table ronde sur les fractures et luxations de la main et Jacques MICHON de Nancy une table ronde sur les amputations et les mutilations de la main. A la fin de son mandat, il a organisé une réunion commune avec la Société Belge de Rhumatologie et traite de façon fondamentale de la maladie de Paget (AOB 40 : 351- 556).
Henri EVRARD, Marcel WATILLON et ROBERT THYS
Henri EVRARD était un élève de Georges DESENFANS. Il a passé sa carrière au Centre de Traumatologie Minière de la Caisse commune des charbonnages qui deviendra en 1967 la Clinique Reine Fabiola de Montignies-sur-Sambre. Il a développé un intérêt et une compétence particulière dans le traitement des traumatismes de la main et des fractures ouvertes de jambe. Il a été un des co-auteurs du rapport au Congrès de 1958 consacré aux traumatismes de la main. Il a présidé le Belgian Hand Group, de 1980 à 1982 et a organisé un événement majeur : il s’agissait d’une réunion commune du Belgian Hand Group et de la Société Française de Chirurgie de la Main. Cette réunion se déroula à Lille du 29 au 31 mai 1981.
Le 24 mai 1974, se tient à Bruxelles, le troisième symposium de biomécanique osseuse sous la présidence de Pierre DECOULX de Lille. Le Centre de biomécanique osseuse est multidisciplinaire, il regroupe des médecins, chercheurs à l’ULB et des ingénieurs de l’Ecole Royale militaire. Les minutes de ce symposium constituent un supplément de 168 pages.
L’école de l’ULB développe le fixateur externe pour le traitement des fractures188 et l’étude de la pré-arthrose du genou189.
Dans son allocution de fin de mandat prononcée le 23 novembre 1974, J.P. TOUSSAINT évoque la course du temps. « Mais le temps c’est aussi l’avenir. Et l’avenir c’est notre prochain président, le Professeur Rik CLAESSENS. Si je me souviens bien, le Docteur CLAESSENS et moi avons un point commun : notre première apparition à la tribune de la Société portait sur le même sujet : les traumatismes des parties molles de l’épaule. Depuis lors, il a gravi les échelons universitaires au cours d’une carrière extrêmement brillante, à l’école de son maître Jean VERBRUGGE dont la mémoire nous est chère à tous. L’avenir c’est aussi notre Vice-Président, le Docteur SAUSSEZ, qui lui succédera, à qui j’aimerais dire mon admiration pour le dévouement avec lequel il se consacre aux enfants handicapés. Enfin, vous venez de porter Marcel WATILLON à la deuxième vice-présidence. Le Docteur WATILLON est une personnalité marquante de l’orthopédie belge, représentant un groupe de chirurgiens particulièrement actifs au sein de la Société. L’avenir est en bonnes mains. »
Lors de cette séance, le secrétaire général Richard BOUILLET s’inquiète de l’apparition de matériel prothétique non contrôlé. « Les laboratoires, jadis connus pour leurs spécialités médicamenteuses ouvrent un département de prothèses. Des firmes confinées dans la construction de quelques instruments chirurgicaux se lancent dans la fabrication de prothèses compliquées » ../… « En Belgique, la vente de médicaments n’est autorisée qu’après de nombreux contrôles » ../… « Il en va autrement pour les implants. Aucun organisme officiel ne détient le droit ni les possibilités matérielles d’un contrôle des articles mis en vente ». Bref, c’est un ardent plaidoyer en faveur de ce qui deviendra le marquage CE et ensuite la notification des implants.
Rik CLAESSENS prononce son allocution dans les deux langues. Il l’entame en néerlandais. Il évoque la longue tradition de la Société et regrette que pendant le passage de trois années au sein du bureau le futur président n’a pas réellement l’occasion de faire évoluer les choses… La lecture du volume 41 (année 1975) verra néanmoins une importante évolution : la publication de nombreux articles en langue anglaise.
Rik CLAESSENS avait choisi un sujet ardu pour son congrès de mai 1975 : la fibrose du quadriceps et ses conséquences190. La participation était internationale avec en particulier la contribution d’une équipe de Tokyo. Les textes de ce congrès constituent une somme inégalée ultérieurement sur ce sujet très pointu.
René ROMBOUTS (1908-1976), qui était né à Ostende le 20 juin 1908, est décédé à Namur le 15 avril 1976. Sa notice biographique est parue dans le recueil administratif de fin d’année : il fit ses études de médecine aux Facultés Universitaires de Namur et à l ‘Université de Gand dont il est diplômé en 1933. Très tôt, il s’intéresse à la chirurgie et sera externe puis interne dans le service du professeur DE BEULE à l’Hôpital de la Biloque à Gand. En 1934, il est attaché à l’Hôpital Militaire d’Anvers comme premier assistant du service de chirurgie qui était alors dirigé par le Docteur WAFFELAERT. La rencontre d’Albin LAMBOTTE et de Jean VERBRUGGE dont il restera assistant de juillet 1934 à octobre 1941 détermine son orientation vers la chirurgie osseuse. Dès 1939, à la tribune de la Société belge d’Orthopédie, il précise que l’ostéosynthèse métallique peut être utilisée dans certains cas de fractures ouvertes191, même chez l‘enfant 192,193,. Chirurgien militaire, il participera à la campagne de mai 1940 avec l’Ambulance Chirurgicale légère d’Aarschot. Victime d’une piqûre anatomique, il sera évacué en France. En juillet 1940, il revient à Anvers et est nommé Chef de Service à l’Hôpital Militaire, fonction qu’il assurera jusqu’à son arrestation par la Gestapo le 9 octobre 1941. Transféré dans les prisons allemandes, il est condamné à mort en février 1944. II dut à des circonstances providentielles de ne pas être exécuté. Libéré à Bayreuth par les troupes américaines, il rentre en Belgique le 15 mai 1945. En 1945 et 1946, il complète sa formation à la Clinique de Neerijse dans le service de Jean DELCHEF. C’est à Neerijse que, en collaboration avec A. WALCH et J.L. PETIT, il prépare le rapport du congrès de 1949194. Cette année-là, il succède au Docteur CORNET comme chef de service de chirurgie de l’Hôpital Militaire de Namur. Parallèlement à ses fonctions militaires, il développe à Namur une importante activité privée consacrée exclusivement à la chirurgie orthopédique et à la traumatologie. Au cours des années ‘50, il présentera à la tribune de la Société plusieurs travaux aboutissant à 17 publications. En 1960, la fermeture de l’hôpital militaire de Namur le décevra : il venait de terminer la rénovation du bloc chirurgical. Mais c’est surtout le contact constant avec l’enthousiasme de jeunes chirurgiens qu’il appréciait dans sa pratique hospitalière. Il a contribué à la formation de nombreux chirurgiens orthopédistes. Parmi les membres de la Société, plusieurs ont effectué la majeure partie de leur spécialisation dans son service dont Léopold COUTELIER195, Robert THYS196, Michel NAVARRE197, Pierre VAN WETTER ainsi que G. ONGHENA198 et Pierre VERHEUGEN199. Il eut la satisfaction de voir son fils s’orienter vers la même spécialité chirurgicale que lui. En 1970, son état de santé, déjà miné par sa captivité, se détériore gravement. Ce fut une épreuve particulièrement lourde pour lui que d’assister à l’aggravation de la myélopathie cervicale qui devait le mener à la quadriparésie et lui rendre impossible la poursuite de ses activités professionnelles, puis l’empêcher de se déplacer.
L’assemblée générale du 20 novembre 1975 renouvelle le bureau et confie la Présidence de la Société pour l’année 1976 à Marcel SAUSSEZ et le poste de trésorier à Jean-Jacques ROMBOUTS qui succède ainsi à Robert de MARNEFFE. Il assurera cette charge du 20 novembre 1975 au 21 novembre 1981.
Les présidents qui se sont succédés pendant cette période ont eu un impact important sur l’évolution de la société : Marcel SAUSSEZ est actif en privé à Bruxelles mais également médecin d’un Centre pour enfants handicapés à Vlezenbeek. Marcel WATILLON, orthopédiste à Charleroi, a défendu l’harmonisation de la formation des candidats spécialistes en orthopédie
En 1976 se tient à Bruxelles le quatrième symposium de biomécanique osseuse dont les publications occuperont 228 pages du volume 42 des Acta. Paul MAQUET poursuit ses études biomécaniques et les applique à des situations cliniques comme la pseudarthrose du col fémoral200. On voit apparaître les méga-prothèses totales de hanche appliquées aux fractures pathologiques du col de fémur201, la technique de Papineau pour traiter les fractures ouvertes202. VANDE BERG applique la pneumo-arthrographie aux lésions ligamentaires du genou203. Luc DE GEETER, DEMEERSMAN et Marcel VAN DER GHINST s’interrogent sur l’avenir de la méthode d’Ender dans le traitement des fractures proximales du fémur204. FERNANDEZ-FAIREN attire l’attention sur les dégâts que l’on peut observer à long terme au niveau des genoux après méniscectomie : c’est le début d’une révolution dans la prise en charge des lésions méniscales205.
En 1977, le Président WATILLON oriente les débats autour des interventions conservatrices à visée biomécanique, tant pour la chondropathie rotulienne que pour la coxarthrose, avec une place particulière pour les travaux originaux de Paul MAQUET206,207.
Marcel WATILLON
Le Congrès du Président SAUSSEZ étudie des thèmes auparavant peu exploités : « Le traitement orthopédique et chirurgical du spina-bifida208 » et les « Vices de torsion du membre inférieur »209.
Marcel SAUSSEZ lors du Congrès belgo-hellénique
En 1978, c’est Robert de MARNEFFE qui monte à la présidence. de MARNEFFE est professeur à l’Université Libre de Bruxelles. Il a eu un rôle très important dans les relations internationales de la société du fait de son implication dans la Société internationale de Chirurgie orthopédique dont il fut secrétaire général (SICOT). Dans son allocution, il évoque son arrivée au sein du bureau de la Société en 1958 : c’est au cours du Congrès de la SICOT à Barcelone en 1957 qu’il a appris que PONCELET quittait ses fonctions de secrétaire général pour être remplacé par Etienne DE DONCKER laissant le poste de trésorier vacant, fonction qu’il assumera de 1959 à 1975. Les sujets choisis par de MARNEFFE ont été la « Stimulation électrique de la consolidation des fractures »210 et « Faut-il enlever le matériel d’ostéosynthèse »211 ainsi que les « Techniques d’investigation en chirurgie orthopédique »212.
Robert de MARNEFFE
Hector KINZINGER en 1979 organisera son Congrès à Bruges où il pratique. Il aura ensuite un rôle majeur dans l’évolution des Acta Orthopaedica Belgica dont il deviendra rédacteur. Le Congrès de Bruges fut une réunion commune des deux sociétés belges d’Orthopédie avec la Société française. Les sujets traités ont été l’ostéochondrite de la hanche chez l’enfant et l’ostéonécrose aseptique de la tête fémorale chez l’adulte. Les minutes de ces congrès sont publiées dans le volume 46 paru en 1980.
La création de la Fédération Orthopaedica Belgica
Richard BOUILLET a assuré le secrétariat général avec dynamisme et inventivité de 1971 à 1981. BOUILLET était un européen convaincu. Il fut un précurseur. Ses actions ont eu pour effet indirect et plus tardif la création de la société européenne (EFORT). Au début années 1970, la Société était encore sous le choc du séparatisme. Le groupe des orthopédistes néerlandophones qui l’avait quittée en 1963 s’organisait en une société structurée, la BVOT. En outre, les statuts de la SOBCOT n’étaient pas favorables à l’accueil des jeunes. On ne pouvait entrer à la Société qu’après avoir présenté un travail original qui était soigneusement revu par deux membres titulaires qui faisaient un rapport parfois sévère. Dès 1974, sous l’impulsion de Richard BOUILLET, ces deux problèmes ont été étudiés et des ébauches de solution ont d’emblée été proposées : c’est au cours de cette année 1976 que se tiendra la première réunion commune avec la BVOT d’une part et que, d’autre part, sera créée la catégorie des membres adhérents autorisés à rejoindre la société sans devoir présenter un travail qui passera sous les fourches caudines de deux membres titulaires.
Cet effort de rajeunissement de la Société et de regroupement des deux sociétés nationales a été poursuivi pendant toute la période du secrétariat de Richard BOUILLET (1971-1981) mais aussi pendant sa vice-présidence (1984-1985) et sa présidence (1986-1987). Il a abouti à la création de la Fédération Orthopaedica Belgica en 1983 et à l ‘accueil de membres juniors en 1980.
Le troisième objectif qui avait été défini par le bureau à cette époque concerne la volonté d’assurer un enseignement de l’orthopédie, complémentaire à l’enseignement universitaire. C’est ainsi que fut établi un Comité Scientifique (1980). Celui-ci reçut pour mission d’organiser les activités d’enseignement. C’est en 1980 également, que Richard BOUILLET obtiendra de l’assemblée générale la limitation de la durée du mandat des membres du bureau à trois mandats de trois ans pour les secrétaires et à trois mandats de cinq ans pour les rédacteurs.
Lors de la première réunion du Comité de coordination des sociétés d’orthopédie du marché commun (COCOMAC), J.I.P. JAMES d’Edinburgh a été invité à présenter une conférence magistrale sur le «Training of an orthopaedic surgeon»213.
Les années ‘quatre-vingt’ : la société de fait devient une ASBL le 19/01/1985
André VINCENT en 1980 et Paul MAQUET en 1981 ont contribué au rayonnement scientifique de la Société. André VINCENT, successeur du grand théoricien qu’était Pierre LACROIX, était un chirurgien brillant et audacieux et un important chef d’école (voir ci-après).
H.J. MANKIN et André VINCENT
Paul MAQUET avait commencé sa carrière à l’armée, ce qui lui permettra, à la période de l’occupation, d’avoir des contacts rapprochés avec le maître d’Aix-la-Chapelle : le Professeur PAUWELS. MAQUET, comme EINSTEIN travaillait dans l’isolement de sa maison d’Aywaille : c’est un théoricien exceptionnel de la biomécanique osseuse et de l’analyse de la marche non seulement chez l’homme mais également chez les quadrupèdes. C’est un des rares orthopédistes belges qui a décrit une opération nouvelle qui porte son nom et a été pratiquée dans le monde entier. La particularité de cette opération est qu’elle trouve son essence dans un calcul biomécanique purement théorique. Dans le volume 46 des Acta, on voit paraître la première conférence d’enseignement de la SOBCOT qui a été assurée par Paul MAQUET sur les principes de construction de l’appareil moteur214.
Paul MAQUET photographié chez lui à Aywaille
Le 17 janvier 1981, dans son allocution, Paul MAQUET annonce la tenue sous la responsabilité d’André VINCENT du premier contrôle de connaissances des candidats spécialistes en fin de formation (voir le chapitre sur l’enseignement). Richard BOUILLET annonce la création d’une nouvelle catégorie de membres destinée aux candidats spécialistes : les membres juniors.
C’est lors de cette assemblée générale que Marcel VAN DER GHINST évoque la mémoire de Robert JUDET, membre d’honneur étranger disparu le 21 décembre 1980 à l’âge de 71 ans.
Les travaux du Congrès de Bruges consacrés aux « Nécroses aseptiques de la tête fémorale dites idiopathiques215 » n’ont été publiés qu’en 1981, juste avant ceux du Congrès d’André VINCENT sur « La pathologie orthopédique du rachis216 ». Ce sont deux thèmes auxquels a largement contribué l’école louvaniste (voir le chapitre spécial).
Après avoir guidé l’organisation de la deuxième journée européenne du COCOMAC qui s’est tenue à Rome le 24 novembre 1979 et dont les résumés ont été publiés dans le volume 46 des Acta, Richard BOUILLET quitte le bureau de la SOBCOT le 21 novembre 1981 pour y revenir en 1984 comme vice-président. A son départ, il présente l’analyse de soixante ans de l’histoire de la Société217.
Jean-Jacques ROMBOUTS devient secrétaire général dans la lignée de Charles PARISEL (1928- 1932), Paul LORTHIOIR (1928-1937), Paul KEMPENEERS (1932), Fernand PONCELET (1938-1958), Etienne DE DONCKER (1959-1963), Edouard VANDER ELST (1964-1970) et Richard BOUILLET (1971-1981).
Pol BLAIMONT
C’est sous la présidence de Pol BLAIMONT (1982-1983) pour la SOBCOT et de Hendrik CLAESSENS pour la BVOT que s’est tenu à Gand le premier congrès de la Fédération Orthopaedica Belgica dont les statuts ont été publiés pour la première fois en 1983218. Pol BLAIMONT s’est par ailleurs préoccupé du regroupement des orthopédistes francophones. Il a abouti à regrouper les sociétés d’orthopédie des pays francophones au sein de l’Association des Orthopédistes de Langue Française (AOLF) dont on connaît la jeune prospérité. Il a également mis sur pied les groupes de travail ou commissions spécialisées. Ces commissions spécialisées, institutionnalisées à l’assemblée générale du 19 janvier 1985 doivent permettre, par des contacts informels entre les spécialistes d’une même discipline, l’approfondissement de problèmes spécifiques « hyper- spécialisés ». Certaines de ces commissions se sont établies en Société Nationale. Il s’agit de l’Association Belge d’Arthroscopie (ABA) et de la Belgian Association of Pediatric Orthopaedics (BAPO). Pour devenir membre de ces sociétés il fallait préalablement être membre soit de la SOBCOT, soit de la BVOT. C’est la seule exigence que le bureau de la SOBCOT a maintenue. Il a également recommandé que ces Sociétés ne réclament pas de cotisation à leurs membres.
Les statuts d’Orthopaedica Belgica ont établi le principe de l’alternance de la présidence de la Fédération à laquelle revient l’organisation des Congrès. La Société n’organisera plus dorénavant qu’un congrès tous les deux ans. Il fut donc proposé de porter la durée de la présidence à deux ans. Durant la seconde année, à l’automne, le Président organiserait dorénavant une activité d’enseignement.
Les premières journées d’enseignement de la SOBCOT se sont tenues à Uccle les 1, 2 et 3 décembre 1983 et furent consacrées au « Genou » (de la Biomécanique à la Clinique). Parmi les innovations nées en Belgique, il importe de pointer l’ostéotomie tibiale haute dans le traitement de la gonarthrose varisante : on doit à Richard BOUILLET et à Pol BLAIMONT des techniques originales pour corriger la déviation axiale.
C’est à la fin de cette année 1983 que Georges CALBERG, qui assurait le secrétariat de rédaction des Acta depuis 22 ans, quitte le bureau. Il sera remplacé par Léopold COUTELIER et Hector KINZINGER219.
A cette époque, Christiane LINDEMANS, rhumatologue à l’UCL et épouse du Secrétaire Général, participait intensivement à la vie de la Société. Elle présenta à la tribune de la SOBCOT une dizaine de communications dont sa leçon publique220. Elle est décédée le 20 juillet 1983 à l’âge de 43 ans.
Robert THYS (1984-1985) a eu le redoutable honneur d’organiser le premier congrès de la Fédéra- tion nationale «Orthopaedica Belgica» présidé par la SOBCOT. Le congrès de Namur fut un succès exceptionnel. La personnalité du Président et son amitié avec Louis ROMBOUTS, alors à la tête de la BVOT, a permis une harmonisation de nos rapports avec la BVOT. Il a également eu la tâche de transformer notre Association de fait fondée par Albin LAMBOTTE le 18 novembre 1921 en une Association sans but lucratif (ASBL) dont les statuts ont été approuvés par l’Assemblée Générale du 19 janvier 1985 et sont parus au Moniteur le 29 mars 1986.
René ROMBOUTS et Robert THYS en 1955 et lors du discours du président THYS au palais provincial de Namur en 1985
C’est en 1985 également que la Maison des Médecins qui pendant de longues années avait été notre lieu de réunion a fermé ses portes. C’est dans l’auditoire Félicien Cattier, au Club de la Fondation Universitaire que se tiendront dorénavant nos séances ordinaires.
Robert THYS a terminé sa présidence de façon aussi brillante qu’il l’avait commencée. Le deuxième cours de la SOBCOT consacré à l’ostéosynthèse (premier d’une trilogie) fut presque un congrès (Bruxelles, les 28, 29 et 30 novembre 1985).
Le 15 février 1986, Richard BOUILLET devient Président. La Société est sortie renforcée et rajeunie des réformes qu’il a suscitées pendant les 20 ans qu’il a passé au bureau (1966-1971) comme Secrétaire des Séances (1971-1981), Secrétaire Général (1981-15), Vice-Président (1986-1987).
Richard BOUILLET
Il restait à ce moment à Richard BOUILLET à terminer la réalisation de son troisième objectif221 : l’ouverture de la Société vers l’extérieur.
Avec Jean CAUCHOIX de Paris et Antoni TRIAS de Sherbrooke, il avait été le promoteur des échanges de boursiers avec le Canada222.
Avec Jean DEBEYRE de Paris, il avait été le créateur du COCOMAC (Comité de coordination de chirurgie orthopédique du Marché commun). Avec Marcel SAUSSEZ et S.D. THEODOROU d’Athènes, il avait été l’organisateur du premier congrès commun avec la Société grecque d’Orthopédie. Il poursuivra dans cette voie en organisant à Bruxelles la 9e Journée annuelle du COCOMAC (24 mai 1986).
Les premiers boursiers européens
(SENEGAS, DUQUENOY et ROMBOUTS)
Au cours de son mandat, il présida le Congrès annuel consacré au traitement de la sciatique (c’était l’époque de la chimionucléolyse) et aux ligaments synthétiques ainsi que le 9e cours post- gradué du COCOMAC du 26 au 30 octobre 1987. Le cours sur l’ostéogenèse dirigée a contribué à diffuser les idées et les techniques d’ILIZAROV.
Du 22 au 27 avril 1987, s’est tenu à Heraklion en Crète le deuxième congrès belgo-hellénique présidé par Evanghelios VAYANOS : plus de 100 membres de la SOBCOT et de la BVOT y ont participé.
En 1987, le Bureau et le Comité de Gestion des Acta sont amenés à proposer la modification du format des Acta et la concentration des articles en quatre fascicules.
De g. à d. : Robert LITT, Alain DIMEGLIO et Jean-Jacques ROMBOUTS
Robert LITT (1928-2009) devient président de la société en 1988. Les réformes institutionnelles sont réalisées, la période de crise est révolue : la Société compte plus de 400 membres dont beaucoup de jeunes, les Acta Orthopaedica tirent à près de 1000 exemplaires, la Fédération fonctionne harmonieusement, les cours et conférences d’enseignement sont bien ancrés dans la tradition, le contrôle des connaissances s’organise au niveau national, le bureau est bien rodé, le Comité de lecture des Acta fonctionne. Néanmoins la Société, qui a 67 ans, reste fragile. Il la consolidera avec ses successeurs Jean LEWALLE et Roger LEMAIRE.
A Liège en 1988, Robert LITT a réussi à organiser un congrès qui était de niveau international tout en restant belge. Les travaux de ce congrès consacré à la maladie luxante de la hanche occupent 419 pages du volume 56 des Acta. Il contient des contributions nationales importantes recueillies et mises en page par le Président et son Secrétaire Général223,224,225.
La reconnaissance des Acta Orthopaedica Belgica au niveau international implique son indexation dans les « Current contents » et l’« Index Medicus ». Les missions d’enseignement et de contrôle des connaissances doivent être officialisées au niveau des commissions d’agrément. L’imprimerie des sciences qui a publié les Acta depuis la guerre a fait faillite le 15 février 1989. Le bureau choisira dans un premier temps PRESS PRODUCTION de Liège mais devra finalement confier l’impression de la revue à UNIVERSA de Wetteren.
En 1986 et 1987, la Société perdra deux de ses pionniers, Marcel BELENGER et Edouard VANDERELST ainsi que Georges PAUWELS.
Marcel BELENGER Edouard VANDER ELST
Marcel BELENGER (1908-1986) a présidé la Société en 1966. Diplômé de l’ULB en 1934, il commence sa carrière dans un service de médecine avant d’être mobilisé et de participer à la campagne de 1940. Il s’oriente ensuite vers la traumatologie et prendra la direction de la Clinique des Accidents du Travail de la Caisse patronale. Il sera une autorité en médecine d’expertise. Il arrête sa carrière à 65 ans en 1973 au moment où le traitement des accidentés du travail subit une profonde réforme qui aboutira à la disparition des cliniques dédiées gérées par les compagnies d’assurance
Edouard VANDER ELST (1916- 1987) fit ses études à l’ULB mais du fait de la guerre, il a obtenu son diplôme au jury central en 1945. Il fut un collaborateur de Marcel BELENGER et chargé de cours à l’ULB. Ce fut un pilier et la mémoire de la Société dont il a assuré le secrétariat général de 1964 à 1971. Lors du 50e anniversaire de la Société, il est parvenu à publier un fac-simile du livre de LAMBOTTE d’une grande valeur historique et iconographique. Ses travaux sur la vie et l’œuvre de LAMBOTTE font autorité et sont une source exceptionnelle. Il fut également trésorier de la SICOT avec la responsabilité d’un budget triennal de plus de 30 millions de francs belges. Il devint également historien de la SICOT.
Georges PAUWELS (1911-1987) est un chirurgien militaire diplômé de l’UCL en 1934. Pendant la guerre, il s’évade au Congo Belge et rejoint la force publique. En 1943, il fait partie du corps expéditionnaire belge au Moyen-Orient. A partir de 1947, il est affecté à l’Hôpital Militaire de Bruxelles où il restera jusqu’en 1961. Il a poursuivi sa carrière en médecine d’expertise.
Le volume de 1989 se termine par un index cumulatif des publications des ACTA de 1978 à 1987 (vol 44 à 53). C’est le seul index décennal de la revue qui sera publié.
Les années ‘nonante’ : le 5 février 1998, la Société devient Royale
Jean LEWALLE succède à Robert LITT le 20 janvier 1990. Le volume 56 des Acta Orthopaedica paraît en format A4 imprimé sur deux colonnes. Le recueil administratif débute par l’allocution de remerciement du Président sortant Robert LITT. L’allocution du Président qui prend ses fonctions est copieuse : il rend hommage à son père, médecin et à Edouard LADURON son mentor en chirurgie et le fondateur de la Clinique Saint-Pierre à Ottignies où il passera sa carrière de chirurgien orthopédiste et également de directeur médical. Il rappelle l’importance de sa formation dans le service de Robert MERLE d’AUBIGNE à l’Hôpital Cochin et ses contacts avec Pierre LACROIX et André VINCENT. Il annonce l’arrivée de Roger LEMAIRE à la vice-présidence, de Guido DELEFORTRIE qui remplacera Luc DE GEETER au secrétariat des séances et de Christian DELLOYE aux relations extérieures. Fernand VAN INNIS reste trésorier. La rédaction des Acta est assurée conjointement par Léopold COUTELIER et Hector KINZINGER avec l’appui de R.E.D. DOLKART pour les textes en langue anglaise. Celui-ci a œuvré de 1983 à 1990, date à laquelle le relais sera pris par le Docteur Ann OWEN.
Quelle n’a pas dû être l’émotion de Jean LEWALLE qui dû ensuite prononcer l’éloge de son maître Robert MERLE d’AUBIGNE décédé à Achères-la-Forêt le 11 octobre 1989 dans sa 90e année.
Le Congrès de 1990 s’est tenu à Bruxelles sur le site de l’UCL (Louvain-en-Woluwe) et a été consacré aux allogreffes et à l’arthroplastie du genou.
Jean LEWALLE, Président
Jean LEWALLE aura également la tâche de co-présider une réunion commune avec la prestigieuse « American Orthopaedic Association »226 à Boston en juin 1990. Lors de son discours, il évoque avec reconnaissance le rôle de l’armée américaine dans la bataille des Ardennes et la libération de la Belgique. Ted HARTMAN, professeur d’orthopédie à Dallas (Texas Tec University) l’écoute avec émotion : il était jeune chauffeur de char et a participé à l’offensive. Ce sera le début d’une cordiale amitié entretenue par plusieurs voyages en Europe du vétéran.
Le 13e cours du COCOMAC s’est tenu à Innsbruck et à Vienne en Autriche du 2 au 8 juin 1991.
Le cours de la BVOT «Knee, shoulder and wrist arthrocopy» s’est tenu à Antwerpen les 14 et 15 juin 1991.
La SOBCOT a organisé un congrès commun avec la Société tunisienne de Chirurgie Orthopédique et de Traumatologie à Tunis les 11 et 12 octobre 1991.
Lors de l’assemblée générale du 19 janvier 1991, le Secrétaire Général Patrick VAN ELEGEM annonce la création de l’ASBL Acta Orthopaedica Belgica227, la revue est mise sous la cogestion de la SOBCOT et de la BVOT. L’imprimeur liégeois ne donne pas satisfaction et l’impression sera officiellement confiée à UNIVERSA à Wetteren. Les réunions se tiennent dorénavant à l’Hôtel Métropole à Bruxelles. Le bureau de la SOBCOT propose que le titre de membre même adhérent ne soit plus attribué aux chirurgiens généraux mais uniquement aux chirurgiens orthopédistes reconnus munis du numéro INAMI se terminant par 480.
Patrick SEPULCHRE prononce l’éloge de Robert SŒUR décédé le 6 juin 1991. Il était né à Gilly en janvier 1904. Robert SŒUR, diplômé de l’ULB en 1928 s’est formé pendant deux ans aux Etats- Unis où il a travaillé avec STEINDLER, EWING et JAFFE et puis chez BÖHLER. Il contribuera à l’introduction en Belgique de la technique de KUNTSCHER entre autres par la publication de son livre « L’ostéosynthèse au clou ». En 1947, il est agrégé de l’enseignement supérieur après avoir défendu une thèse sur la membrane synoviale du genou. Il préside la Société en 1955. Il poursuivra sa carrière hospitalière jusqu’en 1988. Il avait fondé sa clinique privée en 1949, cette clinique a été fermée en 1981. C’est à ce moment qu’il se consacre à l’écriture de son dernier livre sur le « Traitement des fractures » dans lequel il plaide pour l’utilisation de techniques d’ostéosynthèse légère comme la « ganse ».
Le cours d’Orthopaedica Belgica 1991 organisé par Jean LEWALLE est consacré à la « Chirurgie du coude ». Le troisième Congrès de l’AOLF se tient à Québec du 15 au 19 septembre 1992. L’AOLF met en place des bourses de voyages pour jeunes chirurgiens.
Les sujets traités dans le volume 57 (année 1991) sont variés et occupent plusieurs centaines de pages.
Le volume 58 commence par un éditorial de Roger LEMAIRE et de Pierre-Paul CASTELEYN intitulé « L’Acta Orthopaedica Belgica nouveau est arrivé ». Ils annoncent la cogestion de la revue avec un conseil d’administration et un comité de gestion qui a la volonté d’aligner la Revue sur les standards internationaux. De ce fait, les recueils administratifs se font plus rares et ensuite disparaissent.
L’équipe de l’UCL publie dans le volume de 1992 son expérience de 25 ans en matière de traitement des nécroses aseptiques de la tête fémorale après transplantation rénale : une série de 150 interventions orthopédiques dont 92 arthroplasties totales de hanche228. Les thèmes de cette année ont été : la podométrie et l’imagerie, la scoliose idiopathique et la pseudarthrose du tibia.
1993 est marquée par l’élargissement de la libre circulation des médecins spécialistes en Europe. En ce qui concerne les Acta, les thèmes de l’année sont les métastases osseuses et les prothèses de hanche sans ciment. A cette occasion, Everard MUNTING et André VINCENT229 présentent un implant au titre provocateur : une prothèse de hanche sans ciment et sans tige centro-médullaire.
Le recueil administratif de 1993 est relié avec le volume de l’année 1995. La société est présidée par Roger LEMAIRE avec le support de Patrick VAN ELEGEM au secrétariat général et de Fernand VAN INNIS à la trésorerie.
Roger LEMAIRE Jean DOCQUIER
Le recueil administratif de 1994 consacre la présidence de Jean DOCQUIER de Mons. On y trouve les statuts de l’ASBL Acta Orthopaedica Belgica publiés au Moniteur Belge du 13.08.1992. Frédéric SCHUIND devenu secrétaire des séances présente les résultats d’une enquête sur les souhaits des membres en matière d’organisation des séances, tandis que Roger LEMAIRE, en tant que rédacteur se réjouit de l’internationalisation des Acta.
Nous y lisons les in memoriam d’André WALCH (1920-1993) et de Marcel VAN DER GHINST (1913- 1993).
André WALCH était membre de la société depuis 1948 au moins. C’est un élève de Jean DELCHEF avec lequel il a travaillé pendant 10 ans. Il a assuré la présidence de la SOBCOT en 1969. Il a continué longtemps après la fin de sa carrière chirurgicale une pratique de médecine d’expertise.
André WALCH Marcel VAN DER GHINST
M. VAN DER GHINST (1913-1993) dont la mémoire est évoquée par son élève Luc DE GEETER est diplômé de l’ULB en 1937. Il se forme dans le service de Robert DANIS à l’Hôpital Saint- Pierre de Bruxelles et chez GOVAERTS à Brugmann. Il est nommé à l’Institut médico-chirurgical d’Anderlecht dont il dirigera le service de chirurgie jusqu’en 1978. C’était un patriote convaincu, membre pendant la guerre de l’escadron Brumagne de l’armée secrète. Passionné de déontologie, il siégea au Conseil de l’Ordre des médecins de 1958 à 1970. Il a présidé la Société en 1964.
Le rapport du Secrétaire Général Fernand VAN INNIS publié en annexe au volume 64 couvre les années 1995 à 1998.
En 1995, la réunion de janvier est consacrée aux fractures et luxations du pied. La réunion de mars s’intéresse à la pathologie fémoro-patellaire et celle d’octobre à l’usure des implants de hanche.
Le cours organisé par Jean DOCQUIER a pour thème l’examen clinique. Lors du Praesidium Orthopaedica Belgica, il a été décidé de rebaptiser la commission d’enseignement « Collegium Orthopaedicum ».
En 1996, la réunion de janvier traite des fractures du scaphoïde carpien. La réunion de mars est commune avec l’ABA (Association belge d’arthroscopie) et avec le BOTA (Belgian Orthopaecic Trauma Association) . L’AOLF se réunit à Barcelone du 16 au 20 avril 1996. En mai, il y a un congrès belgo-italien à Florence. Le Congrès Orthopaedica Belgica est organisé en juin par la BVOT. En septembre 1996 s’est tenue une séance extraordinaire d’hommage à André VINCENT et Jean LEWALLE, admis à l’éméritat.
VAN ELEGEM a consacré son cours à la traumatologie du rachis cervical.
En 1997 le bureau est renouvelé. Le 25 janvier 1997, se tient à Bruxelles une séance extraordinaire à l’occasion du 75 anniversaire de de la SOBCOT. Le supplément du volume 64 des Acta contient des textes précieux sur l’histoire de la Société avec reproduction de nombreux documents historiques que l’on doit à Robert de MARNEFFE, Hector KINZINGER, Robert LITT et Robert THYS. Les membres seniors de la SOBCOT et quelques invités traitent de sujets généraux comme le traitement des fractures avant LAMBOTTE par Urs HEIM, une réflexion sur la biomécanique par Pol BLAIMONT, une réflexion sur l’organisation de la traumatologie en Belgique par Roger LEMAIRE, sur la chirurgie des lombalgies par René LOUIS ainsi qu’une réflexion philosophique sur les prothèses de hanche par Jean LEWALLE.
Le Congrès de Patrick VAN ELEGEM a traité de l’Ostéonécrose230. Les textes des communications seront publiés en supplément au volume 65 des Acta. En septembre, le Président nous a amené à Montreux pour une réunion commune avec nos collègues suisses.
En 1998, Jean-Jacques ROMBOUTS élu Président pour les années 1998 et 1999 commence l’année par un ardent plaidoyer en faveur de la conservation de l’histoire de la Société Belge d’Orthopédie.
Le discours du Président élu retrace l’histoire récente de la SOBCOT.
« En 1975, à la demande du Secrétaire Général Richard BOUILLET qui est venu me chercher à Louvain à l’occasion d’un staff du vendredi soir, j’ai été élu trésorier de la SOBCOT comme successeur de Robert de MARNEFFE. Robert de MARNEFFE était appelé à la vice-présidence et puis à la présidence de la SOBCOT. Il était Secrétaire Général de la SICOT et eut le grand honneur d’être élu Président de la SICOT. Robert de MARNEFFE est un géant de l’orthopédie belge, je lui rends hommage. Les glissements au sein du bureau ont fait qu’en 1981, j’ai été élu Secrétaire Général à la succession de Richard BOUILLET, lui-même appelé à la présidence. La SOBCOT de l’après-guerre a eu deux grands Secrétaires Généraux : Edouard VANDER ELST (1964-1971) et Richard BOUILLET (1981-1985). C’est grâce à eux que la Société a su prendre les tournants qui s’imposaient au début de la période moderne de l’orthopédie.
Edouard VANDER ELST et Richard BOUILLET ont su créer des minutes de la Société où on peut relire son histoire. Au moment où Richard BOUILLET entamait sa vice-présidence, il avait lancé le processus de réunion de nos deux sociétés belges au sein de la fédération Orthopaedica Belgica.
« Comme Secrétaire Général, j’ai eu à gérer avec les Présidents d’alors la genèse de celte fédération. Ce ne fut pas peu de choses. J’ai assuré la fonction de Secrétaire Général de 1981 à 1989, époque à laquelle j’ai demandé à être déchargé de responsabilité au sein du bureau de la SOBCOT. Patrick VAN ELEGEM a assuré ma succession avec toute l’efficacité que l’on connaît. Au cours de l’été 1995, le Bureau m’a appelé en me demandant si j’accepterais de préparer l’événement de 1998 : il s’agissait de l’organisation d’un congrès commun d’Orthopaedica Belgica et de l’AOLF. Dès ce moment, le cahier des charges était précis. Il n’était pas question de fusionner les deux congrès. Ils devaient être juxtaposés et il fallait respecter les traditions de l’AOLF qui se réunit tous les deux ans en fin de semaine, de façon à permettre aux congressistes venant de pays lointains de pouvoir bénéficier des tarifs aériens favorables. J’ai accepté ce cahier des charges et me suis mis au travail.
« C’est ainsi que le Bureau m’a proposé comme Vice-Président à l’assemblée Générale de 1996 et tout naturellement maintenant, après deux années de travail intense à la préparation de ces congrès, à la présidence. Je succède à Patrick VAN ELEGEM à la présidence, après qu’il m’eut succédé au secrétariat général. Je tiens à exprimer à Patrick et à sa femme Annick mon amitié et mon admiration pour la tâche qu’ils ont accomplie.
« Je tiens à rendre un hommage tout particulier à celui par qui je suis, mon père, René ROMBOUTS qui fut un élève direct de LAMBOTTE et de VERBRUGGE avec lesquels il travailla de 1933 à 1941, années de son arrestation par la Gestapo. Sa carrière a été rendue difficile par des problèmes de santé consécutifs à sa longue captivité. Il fut néanmoins un pionnier de l’orthopédie wallonne, lui qui était né et avait été formé en Flandre.
« Je rends hommage à ceux qui m’ont formé à Leuven, Jean MORELLE, Pierre LACROIX, Charles DE MUYLDER, Paul-Jacques KESTENS et surtout André VINCENT. Je rends hommage à ceux qui m’ont formé au cours de mes voyages : Jean CAUCHOIX, Georges MOREL, André LEMOINE et Kauko VAINIO qui m’ont accueilli comme assistant boursier à Berck, à Paris et enfin à Heinola. Je n’évoquerai que brièvement la personnalité de Pierre LACROIX, qui fut un géant de l’Orthopédie Belge. Il a fondé en 1954 le service d’Orthopédie de l’UCL qui a été repris par André VINCENT en 1971 à la mort de Pierre LACROIX et dont j’ai la charge depuis 1996. Je dois un hommage particulièrement affectueux à André VINCENT pour l’épanouissement professionnel qu’il m’a permis d’avoir pendant ces 30 années passées avec lui. Depuis que j’ai la charge du service, je comprends combien larges étaient ses épaules.
« Les thèmes du congrès d’Orthopaedica Belgica sont : « La dysplasie de hanche de la naissance à la sénescence» et «Les lésions ligamentaires aiguës et chroniques des articulations du membre supérieur». Nous réunirons la Belgian Association of Pediatric Orthopaedics (BAPO) autour de la hanche dysplasique et le Belgian Hand Group autour des lésions ligamentaires du membre supérieur. Un congrès de l’Association Belge d’Arthroscopie (ABA) sera organisé parallèlement.
« L’organisation du congrès de l’AOLF est faite selon la tradition. Nous remercions nos collègues Français pour la publicité qu’ils ont assurée. Il y a, bien sûr, pour ce type de congrès, toujours une incertitude quant au succès car les fortunes des congrès de l’AOLF depuis sa fondation ont été diverses. J’espère que nous aurons un « bon vent » cette année et également un peu de soleil à Louvain-la-Neuve.
« Avec nos collègues de la BVOT, nous avons négocié une participation importante au congrès de l’EFORT qui devrait réunir à Bruxelles 4000 participants. Les Sociétés belges d’Orthopédie disposeront d’une session plénière de deux heures. Lors de la réunion du Praesidium d’Orthopaedica Belgica, il a été convenu de consacrer cette session plénière à la recherche en orthopédie. Il y aura donc place pour trois ou quatre communications de très haut niveau émanant de membres de la SOBCOT.
« ../… J’évoquerai les fondements historiques de notre politique. Notre société a été fondée en 1921. Elle a été déchirée en 1963. Nous avons négocié une réunification au sein d’une fédération au début des années 80. Au cours des années 80, nous avons également vu naître beaucoup de sociétés spécialisées. C’était un danger pour la Société Belge de Chirurgie Orthopédique et de Traumatologie qui est sortie indemne de cette efflorescence de sociétés spécialisées. Depuis le début des années 90, nous voyons arriver à maturité les sociétés européennes. La réunion de l’EFORT en 1999 à Bruxelles nous permettra de mesurer le poids des sociétés européennes. Je suis convaincu que les sociétés nationales et en particulier la société nationale francophone qui a un passé aussi prestigieux, ont également un avenir. Je m’engage à essayer de mener la SOBCOT dans la meilleure direction, faisant ainsi honneur à mes prédécesseurs.
« Le second axe sur lequel je voudrais orienter la réflexion du bureau au cours de ces deux prochaines années est le problème de la formation des jeunes orthopédistes. Depuis une quinzaine d’années, grâce à l’action conjointe des commissions d’agrément, des associations professionnelles et des sociétés scientifiques, le pouvoir politique a pris conscience de l’importance de la formation des spécialistes. Nous arrivons à un moment où l’hyperspécialisation, l’ouverture du marché européen, la pléthore et le numerus clausus risquent d’imposer des modifications dans la formation des jeunes orthopédistes. Il est à mon point de vue essentiel que les universités et les sociétés scien- tifiques dont la fonction est d’enseigner, soient les deux structures responsables de la partie « enseignement » de la formation des spécialistes. Le cabinet du Ministre de la Santé Publique s’est engagé à ce que les universités soient responsables la sélection des candidats spécialistes.
Le 5 février 1998, la Société reçoit le titre de « Royal » et la Princesse Astrid de Belgique accepte de patronner le Congrès de Louvain-La-Neuve.
En 1998, La Société perd Luc DE GEETER (1930-1998) qui a assuré la fonction de secrétaire des séances de la SOBCOT de 1980 à 1989. Il est décédé le 5 mai 1998 alors qu’il allait avoir 68 ans.
Luc DE GEETER (centre) avec Hector KINZINGER à droite
Luc avait fait ses études de base au Collège Saint-Michel à Bruxelles dont il est sorti avec la médaille d’or. Il a poursuivi ses études de médecine à l’ULB. Il fut lauréat du concours interuniversitaire avec un travail d’embryologie sur l’« Etude de la structure de l’œuf vierge et les premiers stades du développement chez le cobaye et le lapin ». Après 18 mois de service militaire à l’Hôpital militaire de Bruxelles, il a entrepris une formation en chirurgie orthopédique à l’I.M.C. d’Anderlecht sous la direction de Marcel VAN DER GHINST. Il complète cette formation par des stages chez DECOULX à Lille, TRILLAT à Lyon et avec PARISEL à Oostduinkerke. Il fut conseiller médical à la direction des Assurances Fédérales et devient médecin-chef de la Clinique du Parc Léopold qui appartenait à ces assurances spécialisées dans la couverture des accidents du travail des travailleurs du secteur de la construction. Il a été chargé d’enseignement à la VUB et a participé à la révision du Barème Officiel Belge des Invalidités. Il fut la cheville ouvrière de la Mutuelle du Collège des médecins à partir de 1957 : il en assura la présidence de 1982 à 1992. Membre de la société depuis 1958, Luc DE GEETER a participé très activement à ses activités pendant de nombreuses années. Il termina son mandat de secrétaire des séances en proclamant : « …notre tribune doit servir de tremplin à nos jeunes confrères et permettre à nos collègues chevronnés de nous faire partager leur expérience ».
Luc DE GEETER Jacques WAGNER
Jacques WAGNER est décédé au milieu des années 1990, alors qu’il était pressenti comme vice-président de la SORBCOT.
Jacques WAGNER, chirurgien à l’Hôpital Brugmann, est le premier éditeur du journal de la SICOT, « International Orthopaedics » de 1977 à 1984. Il jouera un rôle considérable dans le développement de cette revue231.
Le XXIe siècle
Jean-Pierre GHOSEZ de Namur est élu à la présidence pour les années 2000 et 2001. Le bureau de la SORBCOT constitué en 2000 comprend outre le Président, Jean-Marie BAILLON comme Vice-Président et Philippe DELINCE comme Secrétaire Général. Jean-Pierre GHOSEZ organise le Congrès en 2000 dans les locaux des Facultés Universitaires de Namur avec comme thème les reprises de prothèses totales de genou et les complications des arthrodèse lombaires. Il organise en outre en 2001 à Namur un symposium sur le traitement de la sténose lombaire.
De g. à d. : B. MALDAGUE, J.P. GHOSEZ et J.P. JORIS
Pour les années 2002 et 2003, Jean-Marie BAILLON prend la présidence avec Jacques MAGOTTEAUX comme Vice-Président. Jean-Marie BAILLON organise son cours en novembre 2002 sur la pathologie de l’épaule. Lors de la séance de janvier 2003 un hommage est rendu au Professeur Roger LEMAIRE en présence du Professeur LANGLAIS.
Lors d’une séance consacrée à la pathologie tumorale le 15 mars 2003, un hommage est rendu au professeur Pierre DE NAYER. Pierre DE NAYER a été formé à la recherche au laboratoire de LACROIX et en chirurgie orthopédique par MORELLE, VINCENT, MERLE d’AUBIGNE et RAMADIER. Pierre DE NAYER a passé toute sa carrière dans le service d’André VINCENT dont il fut l’adjoint avec Jean-Jacques ROMBOUTS de 1971 à 1996 et puis avec ce dernier de 1996 à 2003. Il a consacré sa vie professionnelle au traitement des séquelles traumatiques et surtout des tumeurs osseuses. Il fut comme son successeur Christian DELLOYE, un des pionniers de la prise en charge pluridisciplinaire et de la chirurgie conservatrice des sarcomes.
Pierre DE NAYER et son épouse Bernadette en 1973 et dans son service en 1990.
Le congrès sous la présidence de Jean-Marie BAILLON se déroule à Bruxelles à l’Ecole Royale Militaire. Il se tient les 8 et 9 mai 2003 sur le thème de la pathologie de la hanche avec entre autres une session sur la responsabilité du chirurgien face au choix des implants.
J. MAGOTTEAUX et R. BOUILLET (cours ILIZAROV)
Jacques MAGOTTEAUX devient président en 2004 et 2005. Il organise son cours sur la pathologie orthopédique pédiatrique du 18 au 20 mai 2004 à Liège. Les thèmes tourneront autour des ostéotomies avec la présence de nombreux orateurs étrangers. Une session de la « Belgian Foot and Ankle Association » concernait les « Controversies on foot osteotomies ». Le forum de l’EFORT est consacré au registre européen d’arthroplastie. Avec le concours de Pierre SOETE, orthopédiste à Katmandou, un congrès se tient au Népal avec plus de 50 participants belges, tant francophones que néerlandophones. Les contacts avec la société d’orthopédie népalaise se sont poursuivis et deux orthopédistes népalais furent reçus en formation pendant 3 mois en Belgique. Les congrès belgo-marocain à Casablanca, et belgo-tunisien à Tunis ont également été bien suivis.
A cette époque, le secrétariat de la Société est confié à François VANDEPAER.
L’année 2004 est marquée par le décès de Georges CALBERG (1921-2004) rédacteur des Acta Orthopaedica Belgica de 1961 à 1983. Diplômé de l’ULB en 1946, il avait néanmoins passé deux ans à Louvain du fait de la fermeture de l’Université Libre. Peu après avoir été diplômé il est engagé comme médecin généraliste à la clinique DISCCA, clinique des accidentés du travail, où il travaille tous les matins au dispensaire : il y accueille les blessés, donne les premiers soins et transfère aux différents chirurgiens selon les nécessités opératoires. L’après-midi, il travaille comme médecin généraliste à Woluwé-Saint-Lambert. A partir de 1950, il entreprend de se spécialiser en chirurgie de la main chez ISELIN et TUBIANA. En 1957, 1958 et 1959, il effectue des séjours en Angleterre dans le service de PULVERTAFT à Derby. Conscient de l’importance de la revalidation, il crée ainsi le premier service de thérapeutique occupationnelle active à DISCCA. En 1954, il entre à la Société d’Orthopédie. En 1959, il reçoit le prix VERBRUGGE attribué par la Société d’Orthopédie, pour la qualité de ses premières publications. Deux ans plus tard, on lui demande de remplacer, pour un an, le secrétaire des Acta Orthopaedica Belgica. Finalement, il occupera cette fonction durant vingt-deux années consécutives (de 1961 à 1983). Il se consacre avec passion et ténacité à cette revue, réalisant non seulement le travail d’édition, mais également celui de promotion, d’indexation des revues, et surtout il y crée une importante rubrique consacrée aux notices bibliographiques.
Philippe DELINCÉ prend la présidence pour les années 2006 et 2007 ; il organise son congrès à Bruxelles en 2007 au cours duquel plusieurs thèmes sont abordés.
Durant cette année, est également organisée le 13 octobre 2007 une journée d’hommage au professeur Jean-Jacques ROMBOUTS qui est devenu doyen de la faculté de médecine de l’UCL. Cette séance fut organisée par Olivier BARBIER et Christian DELLOYE sur des thèmes d’orthopédie pédiatrique avec la présence d’Alain DIMEGLIO (Montpellier), de chirurgie de la main avec la présence de Michel MERLE (Luxembourg) et de médecine d’expertise avec une communication de Geneviève SCHRAMPS, professeure de droit médical, présentée par son assistante et quelques réflexions du sénateur, le Docteur Alain DESTEXHE.
Fernand VAN INNIS
Fernand VAN INNIS est élu Président pour les années 2008 et 2009. Le bureau de la Société se voit élargi avec la présence permanente de deux membres juniors. Le congrès de l’AOLF de 2008 se tient à Marrakech avec la présence d’une importante délégation belge. Le cours est organisé à Charleroi le 29 novembre 2008 avec la collaboration d’Everard MUNTING et de FERNANDEZ FAIREN de Barcelone sur le thème du rachis traumatique.
Le congrès se tient en 2009 à CharIeroi avec pour thèmes principaux le traitement des fractures d’extrémité distale du radius et les prothèses de genou douloureuses.
Au cours de ce congrès est lancé de façon officielle le registre des implants « ORTHOPRIDE » conjointement avec la BVOT et en collaboration avec l’INAMI.
Robert LITT232 (1928-2009) est décédé le 12 mars 2009. Il avait été Président de la SOBCOT en 1988-1989. Diplômé de l’UCL en 1959, il s’est formé dans les services de Georges DEBAISIEUX,
Robert LITT lors du Congrès Belgo-Hellénique
Jean MORELLE et Pierre LACROIX et a complété sa formation à Lille chez Pierre DECOULX et à Liverpool chez Bryan Mc FARLAND. Il commence sa carrière à l’Institut maritime belge d’orthopédie (IMBO) à Ostende avant de diriger le service d’Orthopédie de la Clinique Saint-Joseph à Liège avec J. MOYERSOEN et A. ALBASSIR comme collaborateurs. Il préside le Conseil médical de son institution de 1981 à 1987. En 1986, il préside l’Union professionnelle d’Orthopédie et la Commission d’agrément ministérielle d’Orthopédie de 1969 à 1996. Il a toujours eu un tropisme particulier pour l’orthopédie infantile, thème qu’il choisit pour son congrès de 1988.
Philippe GILLET reprend la présidence pour les années 2010 et 2011. David ZORMAN est alors nommé Secrétaire Général. Le congrès se tient à Liège au Palais des Congrès sur les actualités en chirurgie du rachis et de la hanche.
Le congrès de l’AOLF se déroule à Genève du 22 au 26 Juin 2010 avec une organisation bien helvétique qui permet en outre aux participants d’avoir le privilège de visiter les installations du CERN.
Un cours est organisé le 26 novembre 2011 par le Belgian Hand Group au Sodehotel de Woluwé en collaboration avec la SORBCOT et la BVOT.
Frédéric SCHUIND
Frédéric SCHUIND est élu Président pour les années 2013 et 2014. Le cours de 2013 a lieu dans le cadre prestigieux du Palais des Académies. Le congrès se tient à Spa avec pour thème les infections en orthopédie en collaboration avec la Société Belge d’Infectiologie. Son congrès fut ouvert au personnel infirmier pour lequel des sessions parallèles furent organisées. En 2013 un site Web est construit par Pierre-Louis DOCQUIER qui répond ainsi à de nombreuses demandes.
Pierre VAN WETTER (1931-2013) est décédé le 02/11/2013 à l’âge de 81 ans. Diplômé de l’UCL en 1955, il s’est formé en chirurgie orthopédique à Namur, sous la direction de René ROMBOUTS, de 1955 à 1957. Il a poursuivi à l’Université de Nanterre chez le Professeur ISELIN. Il obtient son agrément de chirurgien orthopédiste en 1961. Il se consacre d’emblée au traitement des blessures de la main. A partir de 1967, il développe à la Clinique du Parc Léopold à Bruxelles un service spécifiquement dédié à la chirurgie de la main. En 1971, VAN WETTER présente à la SORBCOT un manuscrit de 40 pages sur la biométrie et la physiologie du pouce. En 1972 il fonde le « Belgian Hand Group » avec Albert DE CONINCK, Guido MATTON, Edouard VANDER ELST, Georges CALBERG et Jean-Jacques ROMBOUTS. Il contribue de manière importante, en 1975 et 1976, à la mise au point de l’échelle officielle d’évaluation du dommage corporel lors de la création du Barème Officiel Belge des Invalidités (BOBI).
Au cours de ces années 2013 et 2014, suite à l’appel de Roger LEMAIRE pour trouver des succes- seurs à la rédaction des Acta, plusieurs réunions se déroulent entre le Conseil d’administration de la revue et les rédacteurs. Les discussions aboutissent à une réforme de la gestion des Acta et à la nomination d’un nouveau comité de rédaction qui fut confié dès 2014 à Luc DE SMET et à Olivier BARBIER comme rédacteurs en chef.
Christian DELLOYE, Président en 2014 et 2015, retourne à Louvain-la-Neuve pour son congrès et l’oriente vers la chirurgie de l’épaule et la recherche en orthopédie. Les trois jours de congrès permettent d’offrir à plusieurs de nos sous-spécialités (BFAS, BHG, BAPO, SSBe, CAOS) une tribune autour de la thématique principale que constitue l’apport de la recherche et des perspectives technologiques dans notre spécialité.
Christian DELLOYE en 2009 et en 2018
DELLOYE a représenté la SORBCOT au Congrès de l’American Academy of Orthopaedic surgery (AAOS) de 2014 à la Nouvelle-Orléans. Comme le pays invité d’honneur cette année était la France, il a rencontré des collègues familiers Norbert PASSUTI, Président de la SOFCOT et Rémi KÖHLER, Président de l’Académie. Il y avait en plus Charles COURT, secrétaire général de la SOFCOT, Bernard AUGEREAU, Charles MSIKA et Gilles WALCH. Le mercredi 12 mars, jour de la cérémonie officielle d’ouverture, il a eu l’honneur de monter sur le podium pour présenter notre Société. Quatre-vingt sociétés d’Orthopédie étaient représentées. Christian DELLOYE a remercié et félicité Joshua JACOBS, président de l’AAOS en 2014.
Très malheureusement, peu après la fin de sa présidence, Christian DELLOYE fut atteint d’une maladie qui devait l’emporter le 17 mars 2019. Son successeur, à la direction du service d’Orthopédie de l’UCL, le Professeur Olivier CORNU a rappelé que le Professeur Christian DELLOYE a consacré sa vie aux greffes osseuses et exploré, sans relâche, depuis le laboratoire jusqu’en salle d’opération, bien des techniques innovantes permettant de reconstruire le squelette. Il a fondé aux Cliniques universitaires Saint-Luc la banque de tissus de l’appareil locomoteur, qui rayonne en Belgique et à l’étranger depuis trois décennies. Il a endossé au sein des Cliniques universitaires Saint-Luc de nombreuses fonctions, dont celle de chef du département de Chirurgie. Il s’y consacra avec toute l’ardeur que nous lui connaissons, et démontra un engagement institutionnel sans faille. Il a été extrêmement actif au sein des sociétés scientifiques (SORBCOT, GESTO, EAMST, ...) et a assumé de nombreuses charges en leur sein, dont la présidence de la SORBCOT de 2014 à 2016. Il a été titulaire de la chaire d’Orthopédie-Traumatologie au sein de l’UCL pendant une dizaine d’années et a été extrêmement attentif à la formation des futurs spécialistes. Nombreux sont ceux qui l’ont connu comme un grand scientifique, critique et rigoureux, soucieux du partage des connaissances. Il a marqué indéniablement de nombreuses promotions de chirurgiens orthopédistes et durablement son équipe. On retient le souvenir d’un grand médecin universitaire, au service des patients, veillant dans la mesure de ses moyens, à rendre mouvement et espoir.
Alain HEBRANT en 2017 choisit Bruxelles pour traiter au cours de son congrès des arthroplasties totales du genou. Sous la co-présidence des Docteurs A. HEBRANT et O. VERBORGT, le congrès de 2017 a eu lieu à Bruxelles au Square. Des orateurs belges et étrangers d’un très haut niveau se sont succédés à la tribune de ce congrès: Douglas DENNIS, Kelly VINCE, David BERVERLAND, Michel BONNIN, Jean-Louis BRIARD, Jan VICTOR, Peter VERDONK, Pascal POILVACHE, Aldo BALDINI, Bruno VANDEKERCKHOVE, Olivier CORNU, Emmanuel THIENPONT… Pendant les deux jours, en parallèle, les commissions spécialisées de la SORBCOT ont organisé des mini-symposia de traumatologie propres à leur spécialité: CAOS, Belgian Hand Group, BAPO, épaule, hanche.
Alain HEBRANT passe la médaille de Président à David ZORMAN
David ZORMAN organise la conférence d’enseignement de 2018 à Bruxelles. Elle a pour sujet les sciences de base avec cinq sessions : biomécanique, biomatériaux, chirurgie orthopédique assistée par ordinateur, biologie osseuse et articulaire et enfin les traitements biologiques. Une dernière session permet aux assistants de présenter leurs travaux originaux récompensés par le prix de la meilleure communication.
C’est pendant la Présidence de David ZORMAN, le 25 mai 2018 que s’est éteint son maître Pol BLAIMONT. Pol BLAIMONT qui fut Président de la SORBCOT en 1982 et en 1983 a été un membre particulièrement actif dans notre Société. Il fut titulaire durant de longues années de la chaire d’Orthopédie-Traumatologie du graduat à l’ULB et Maître de Stage du post-graduat. A ce titre il a marqué plusieurs générations d’orthopédistes qui l’ont côtoyé durant leur formation. Il est très respecté dans le monde orthopédique francophone, en particulier pour ses contributions biomécaniques et en tant que cofondateur de l’AOLF. Les dernières années, il s’est intéressé plus particulièrement à la biomécanique de l’épaule. Il a aussi mis sur pied la fondation qui porte son nom, qui soutient la recherche orthopédique fondamentale par l’attribution d’un prix distribué par différentes sociétés scientifiques francophones. Un in memoriam lui a été dédié lors de la réunion ordinaire de la SORBCOT le 13 octobre 2018.
David ZORMAN a eu également au cours de sa présidence le triste devoir d’annoncer le décès de Jean-Marie BAILLON. Le Professeur BAILLON était un orthopédiste de grande réputation, chef de service, maître de stage à l’ULB, qui a travaillé notamment dans les Hôpitaux d’Etterbeek et d’Ixelles. Son activité scientifique était importante en particulier dans le domaine de la biomécanique. Il a été Président de la Société en 2002-2003. Son éloge est présenté par le Professeur Marcel ROOZE lors de l’assemblée générale statutaire de 2020.
En avril 2019 c’est le Kursaal d’Ostende qui reçoit quelque 600 participants sur le thème des
« Complications en Orthopédie Traumatologie ». On peut se réjouir de l’importante participation de nos Collègues flamands et de la présence pour la première fois de toutes les commissions spécialisées et des sociétés apparentées. Un cours pour examinateurs est organisé à l’initiative de l’UEMS dans l’optique d’une reconnaissance européenne de l’examen national.
David ZORMAN pendant sa présidence lance un débat sur l’opportunité de coupler la cotisation à la SORBCOT, société scientifique et à l’Union professionnelle médicale belge de Chirurgie Orthopédique et de Traumatologie de l’Appareil locomoteur (GBS), société de défense profes- sionnelle. Les membres du bureau avaient à ce propos des opinions diverses. David ZORMAN a finalement décidé de consulter les anciens présidents encore en vie, ce qui a finalement abouti à l’abandon de cette initiative.
Au cours de l’assemblée générale de la SORBCOT du 8 février 2020, la médaille du Président de la SORBCOT est remise au nouveau président élu, Everard MUNTING par son prédécesseur, David ZORMAN
Everard MUNTING, janvier 2020
Le Congrès de 2020 planifié fin avril a dû être annulé suite à la pandémie de coronavirus. Du même fait, l’évaluation de fin de formation des candidats spécialistes doit se faire par téléconférence. En fin d’année 2020, les communications préparées pour le congrès qui a été annulé ont été rendues accessibles aux membres par visioconférence.
L’organisation du Congrès du 100e anniversaire en 2021 est confiée à Everard MUNTING d’Ottignies.
Références
1 GERARD J. Histoire des Médecins belges, Editions WESMAEL-CHARLIER 1981 un vol de 107 pages pp 103.
2 VAN HEE R., MENDEZ DA COSTA op.cit.
3 ANDRY N. op.cit.
4 Les débuts de l’Ostéosynthèse en Belgique. Première édition en 1971 (éd. E. VANDERELST). Deuxième édition en 1997 (éds. H. KINZINGER, R. LEMAIRE A. OWEN).
6 Ces statuts sont reproduits in extenso aux pages 16 à 21 du recueil administratif de l’année 1998. 6 VANDER ELST E. in « Les débuts de l’ostéosynthèse en Belgique » op.cit.
7 Allocution de Président Robert SOEUR. Acta Orthop Belg. 1955 ; 21(2-3) : 230-231.
8 Rapport du Secrétaire général Robert BOUILLET : Soixante années de l’histoire de la Société belge d’Orthopédie vues par les secrétaires généraux. Acta Orthop Belg. 1982 ; 48 : 27-41.
9 de MARNEFFE R. Historique de la Société Belge de Chirurgie Orthopédique et de Traumatologie. Acta Orthop Belg.1998 ; 64 B suppl. I pp. 4-15.
10 Joseph Jean DELCHEF a vécu de 1882 à 1962. Sa biographie est détaillée dans le chapitre sur les personnalités marquantes de l’Orthopédie Belge. Sa notice « in memoriam » a été prononcée par A. BAILLEUX en 1962. Elle est publiée dans les Acta Orthop Belg. 1962; 28 : 616-621. Suivent des contributions de Sir Harry PLATT, Eloi Hubert LA CHAPELLE, Boris BLANKOFF et sa bibliographie (pp. 631-640).
11 LORTHIOIR P. Assemblée Générale. Allocution du president. Acta Orthop Belg. 1947; 13: 316-320.
12 Le compte rendu de ces premières réunions a été rapporté dans « Le Scalpel » comme le rapporte R. BOUILLET dans son évocation de « Soixante années de l’histoire de la Société Belge d’orthopédie vues par les secrétaires géné- raux ». Acta Orthop Belg. 1982 ; 48 : 27-41.
13 Image reproduite à partir de la page 62 du livre l’architecture hospitalière en Belgique édité par le Ministerie van de Vlaamse Gemeenschap. 2004.
14 Voir R. de MARNEFFE. Acta Orthop Belg.1998; 64 suppl. II pp. 4-15.
15 BLANKOFF B. L’importante contribution de J. DELCHEF aux problèmes de la tuberculose ostéo-éarticulaire. Acta Orthop Belg. 1962 ; 28 : 624-630.
16 DERSCHEID-DELCOURT M. DELCHEF J. A propos de l’opération d’Albée dans le traitement du mal de Pott (Marie DERSCHEID-DELCOURT et DELCHEF). Ann. Soc. belge Chir. 1921 ; 1.
17 MAYER L. Bruxelles Médical 1932 ; XIII : 174.
18 DELCHEF J. Le Scalpel 1932 ; 85 : 778-81.
19 SŒUR R, BERCKMANS E, SIMONART J, DE RACKER Ch. Pathologie et classement des ostéochondrites en géné- ral ; Acta Orthop Belg.1952 ; 18 : 49-125.
20 LORTHIOIR P, KEMPENEERS P. Séance du 21 mai 1932. La coxa plana. Bull et Mem Soc Belge d’Orthop. 1932 ; 4 : 101-123.
21 PARISEL C, ISERBYT J. La maladie de Schlatter-Osgood. Bull et Mem Soc Belge d’Orthop. 1936 ; 8 : 109-128.
22 GLORIEUX H. In memoriam Augustin VAN HAELST. Acta Orthop Belg. 1948 ; 14 : 280-281.
23 MARIQUE P. In memoriam Jean MASSA (1905-1953). Acta Orthop Belg. 1953 ; 19 : 330.
24 Le texte de cette éloge ne nous est pas parvenu. Les informations reprises ici ont été données par son fils Christian-Charles, Chirurgien plasticien.
25 SEPULCHRE P. In memoriam Robert SŒUR. Acta Orthop Belg. 1991 ; 57 : 17-18
26 Soc. Belge d’Orthopédie et de chirurgie de l’appareil moteur. Séance du 19 novembre 1938. 1938 ; 10 : 445-456.
27 Soc. Belge d’Orthopédie et de chirurgie de l’appareil moteur. Séance du 18 novembre 1939. 1939 ; 11 : 291-300.
28 Actuellement appellée “épiphysiolyse fémorale supérieure”.
29 VERBRUGGE J. Allocution du président. Séance du 30 juin 1945. Acta Orthop Belg. 1946 ; 12 : 41-45.
30 L’enseignement de l’orthopédie en Belgique. Acta Orthop Belg. 1948 ; 14 : 124.
31 PONCELET F, secrétaire, PARISEL C, Président. Soc Belge d’Orthop et de Chir de l’appareil moteur, séance du 17 novembre 1945. Recueil administratif. Acta Orthop Belg.1946 ; 12 : 73-74.
32 Acta Orthop Belg. 1947 ; 13: 316-324.
33 HENDRIX G. Les amputations discréditées du membre inférieur. Acta Orthop Belg. 1946 ; 12 : 1-16.
34 DELCHEF J. A propos de la croissance des cartilages de conjugaison. Curieuse migration apparente d’un corps étranger. Séance du 17 février 1940.
35 ROMBOUTS R. Présentation d’un nouveau modèle de porte-vis. Séance du 20 avril 1940.
36 HENDRIX G. Etriers et sandales pour bandages plâtrés ambulatoires. Séance du 20 avril 1940.
37 VAN HAELST J. Malformation luxante de la hanche et fractures obstétricales. Séance du 20 avril 1940.
38 Acta Orthop Belg. 1946 ; 12 : 133-135.
39 DELCHEF J. A propos du traitement de la tuberculose osseuse. Acta Orthop Belg.1947 ; 13 : 221-240.
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envisage au point de vue de sa valeur sociale. Acta Orthop Belg.1948 ; 14 : 108-124.
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43 Acta Orthop Belg. 1946 ; 12 : 165-212.
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46 Acta Orthop Belg.1948 ; 14 : 133-183.
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48 de MARNEFFE R. In Memoriam Paul LORTHIOIR. Acta Orthop Belg. 1983 ; 49 : 35-39 (Recueil administratif).
49 VAN HEE R, MENDEZ DA COSTA P. op. cit. p 239.
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54 Acta Orthop Belg.1950 ; 16 : 469-492.
55 Acta Orthop Belg.1950 ; 16 : 526.
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58 Acta Orthop Belg. 1952 ; 18 : 344-345.
59 DUPUIS PV, DELBEKE P, DE HAENE R, LASSOIE A. Les enseignements de la discographie. Acta Orthop Belg.
1952 ; 18 : 309-315.
60 DESENFANS G. A propos des traumatismes de la clavicule. Acta Orthop Belg.1952 ; 18 : 134-138.
61 DESENFANS G. A propos d’un cas de décollement épiphysaire de la tête fémorale. Acta Orthop Belg.1952 ; 18 : 300-302.
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64 MARIQUE P. Allocution du Président. Acta Orthop Belg. 1953 ; 19 : 75 - 76
65 Acta Orthop Belg. 1953 ; 19 : 81-103.
66 Acta Orthop Belg. 1953 ; 19 : 139-145.
67 DUCHENE A : Plaque d’ostéosynthèse réalisant l’impaction des fragments. Acta Orthop Belg. 1953 ; 19 : 202 -208. 68 Acta Orthop Belg. 1953 ; 19: 209-210.
69 VAN DE BERG F., CREVECOEUR M. La méniscographie en série du genou. Acta Orthop Belg.1953 ; 19 : 293-306.
70 CROONENBERGHS P, ROMBOUTS R. Quelques réflexions à propos de 91 arthrographies mixtes du genou. Acta Orthop Belg. 1953 ; 19 : 307-321.
71 RIEUNAU G., FICAT P, RIVIERE R. Arthrographie opaque et lésions traumatiques du genou. Acta Orthop Belg.1954 ; 20 : 421-445.
72 COUTELIER L. Traitement des fractures du col du fémur par vis à traction continue. Acta Orthop Belg.1953 ; 19 : 195-201.
73 Acta Orthop Belg.1953 ; 19 : 333-350.
74 DESENFANS G. A propos du traitement des fractures de la diaphyse tibiale. Acta Orthop Belg.1953,19: 351-359.
75 Acta Orthop Belg.1953 ; 19 : 360-362.
76 DUCHENE A : Considérations sur les fractures diaphysaires du tibia. Acta Orthop Belg.1954 ; 20 : 186-190.
77 VERBRUGGE J, VERJANS H. Acta Orthop Belg.1954; 20 : 213-236.
78 Acta Orthop Belg. 1954 ; 20 : 397.
79 SŒUR R. Allocution du président. Acta Orthop Belg. 1953 ; 20 : 230-231.
80 Le rapport de Ch DE RACKER présenté en avril 1955 est consacré aux résultats fonctionnels des arthrorises. Acta Orthop Belg.1955 ; 21 : 1-109 et ibidem 252-281.
81 CANADELL-CARAFI J, BARRAQUER-BORDAS L. Résultats de la plastie du quadriceps dans la poliomyélite. A propos d’une série de 56 interventions. Acta Orthop Belg.1955 ; 21 : 241-251.
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83 REMY R. Considération sur l’enclouage médullaire dans les fractures des deux os de l’avant-bras chez l’enfant.
Acta Orthop Belg.1955 ; 21 : 333 -347.
84 VANDER ELST E, TOUSSAINT J, MATTHEIEN W. Le syndrome douloureux de l’épaule Acta Orthop Belg.1955, 21 : 509-538.
85 Acta Orthop Belg. 1955 ; 21 : 385-386.
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89 REMY R. Considération sur l’enclouage médullaire dans les fractures des deux os de l’avant-bras chez l’enfant.
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90 Acta Orthop Belg. 1955 ; 21 : 438-445.
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222 Les premiers boursiers européens furent Antoine DUQUENNOY de Lille, Jacques SENEGAS de Bordeaux et Jean- Jacques ROMBOUTS de Bruxelles. C’était en 1976. La dernière boursière belge sera Solange de WOUTERS en 2019. Le Canada a décidé de se retirer de ce programme en 2021.
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227 Le recueil administratif de l’année 1998 publie les statuts d’Orthopaedica Belgica (pp 22-23) et les statuts de l’ASBL Acta Orthopaedica Belgica (pp 24-28) qui ont été publiés au Moniteur Belge le 13/08/1992.
228 ROMBOUTS JJ, PIRSON Y, SQUIFFLET JP, VINCENT A, DENAYER P, VAN YPERSELE DE STRIHOU Ch, ALEXANDRE GPJ, KALLEL S, SOETE P. La nécrose aseptique de la tête fémorale après transplantation rénale : bilan d’une expérience de 25 ans. Acta Orthop Belg. 1992 ; 58 : 373-387.
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